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  • Roulés de jambon au pavot pour apéros surprise

    Imprimer Catégories : Apéritif

    Depuis quelques jours, on sent qu'on y est. Qu'on a commencé à passer de l'autre côté. Celui des jours plus longs, des températures plus douces. On se prend à rêver de robes légères, de sandales, voire de maillot de bain. On a enfin envie de remettre le nez dehors après dix-huit heures, au lieu de se calfeutrer chez soi bien au chaud. Eh oui, le printemps pointe le bout (le tout petit bout, attention) de son nez. Alors, pour ne pas l'effrayer tout de suite avec des envies de barbecue, voici de quoi agrémenter les apéritifs improvisés. Du pain de mie, du jambon, on a tous (ou presque) ça sous la main. Voici donc les :

    ROULES DE JAMBON AU PAVOT

    Pour une vingtaine de roulés, il faut :

    • 5 tranches de pain de pie
    • 3 tranches de jambon
    • du beurre
    • des graine de pavot

    Ecroûter le pain de mie et écraser-le au rouleau à pâtisserie pour qu'il soit le plus plat possible.

    Le tartiner de beurre et monter le sandwich avec une tranche de pain de mie, une demi-tranche de jambon et une autre tranche de pain.

    Rouler le sandwich le plus serré possible et l'envelopper de film fraîcheur. Le laisser prendre forme au réfrigérateur au moins une demi-heure.

    Au moment de servir, beurrer rapidement l'extérieur du pain et les rouler dans des graines de pavot. Couper des tronçons de trois centimètres et présenter.

    Noël 026.jpg

    Remarques :

    • Recette déclinable à l'envie : on peut remplacer le beurre par du fromage frais ou du fromage aux herbes...
    • ... ou le jambon par du saumon ou de la truite fumé...
    • Les quantités données sont modulables : tout dépend de la taille de vos tranches de pain de mie et de celles de votre jambon !
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  • Crumble pomme-kiwi

    Imprimer Catégories : Desserts

    Rien de moins photogénique que le crumble : c'est d'une ingratitude rare. Au mieux on distingue une vague couche granuleuse et quelques fruits trop cuits, au pire c'est un magma infâme. Pourtant, qu'est-ce que c'est bon ! De surcroît, le crumble offre l'immense avantage d'être modulable : on y met les fruits qu'on veut et on compose la pâte avec tout ce qu'on désire (ou possède au fond de ses placards). Ainsi celui-ci : pommes, kiwis, noisettes en poudre, flocons d'avoine. Voici donc le :

    CRUMBLE POMME-KIWI

    Pour 4, il faut :

    • 4 petites pommes ou 3 moyennes
    • 3 kiwis
    • 80 g de sucre blond
    • 150 g de farine
    • 100 g de beurre
    • 60 g de flocons d'avoine
    • 60 g de poudre de noisette
    • une pincée de sel

    Beurrer un plat allant au four. Faire préchauffer le four à 210° (th 7).

    Mettre dans un saladier les noisettes en poudre, le sucre, le beurre, le sel, la farine et les flocons d'avoine. Pétrir avec les doigts jusqu'à l'obtention d'un sable.

    Peler et éplucher pommes et kiwis. Les découper en petits dés et les verser dans le plat beurré.

    Recouvrir de la pâte à crumble et enfourner pendant vingt-cinq minutes environ.

    Servir avec une boule de glace à la vanille ou une grosse cuillère de crème.

    Crumble kiwi pommes.jpg

    Remarques :

    • Comme annoncé, la photo est très moche...
    • ... mais le crumble très bon !
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  • Magie de l'oeuf à la coque (M. AGUS)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    De Milena AGUS, j'avais, comme nombre de personnes, aimé son Mal de Pierres. J'avais apprécié, dans ce court roman, son art de la chute, caractéristique habituelle de la nouvelle. Ici, c'est presque l'inverse qui se produit, avec Mon Voisin :

    Mon voisin.jpg

    "Glisser dans la baignoire en changeant le rideau de douche, faire croire à un accident, confier le petit à une famille normale... Pour se délester de la pesanteur de la vie, elle s'amuse à imaginer le suicide parfait. Mais le jour où le voisin entre dans sa vie, son regard sur le monde change. Dans un Cagliari écrasé de soleil, Milena Agus met en scène des personnages hors normes, enfants en mal d'amour, adultes en quête d'un peu de douceur."

    Pas de chute spectaculaire, un lent récit, presqu'un conte, de cinquante-et-une pages. On se laisse gagner peu à peu par la langueur de cet été sarde, par la nonchalance de l'héroïne et ses idées fantasques, par ce réseau de liens qui peu à peu va se tisser entre les êtres en mal de compréhension : la mère qui ne se sent pas à la hauteur, l'enfant qui n'appartient pas vraiment au monde, le voisin qui émerge peu à peu, son fils qu'il ne comprend pas.

    C'est très doux, ça pourrait être terrible, c'est juste mélancolique et tendre, réaliste et poétique à la fois. Et puis quel joli titre de collection que ce"piccolo" de Liana Levi...

    MAGIE DE L'OEUF A LA COQUE

    Un jour, le fils du voisin, elle le retrouva dans sa cuisine pendant qu'elle préparait la bouillie du petit. Il avait escaladé le mur, et il était entré. Alors, pour être gentille et lui offrir quelque chose, elle lui fit un oeuf à la coque.

    "Pense à la magie de tenir un oeuf entre tes mains, et de lui enlever son chapeau", disait-elle en le regardant, les bras croisés sur la table, le menton appuyé sur sa main.

    "Pourquoi tu ne m'as pas fait un oeuf frit ?

    - Il n'y a aucune magie dans un oeuf frit.

    - Seulement dans un oeuf à la coque ?"

    Milena AGUS, Mon Voisin, 2008.

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  • Estouffade de paleron au vin blanc

    Imprimer Catégories : Viandes

    Avouons que l'hiver, c'est quand même un plaisir de rentrer dans une maison qui sent bon la cuisine mijotée, d'aller faire un tour du côté des casseroles et de s'attabler devant un plat fumant. C'est en feuilletant le dernier REGAL que je me suis arrêtée sur leur dossier "La seconde vie des mijotés". Et que j'y ai repéré cette recette de paleron mijoté. Bon, j'ai un peu triché, puisque j'ai réduit les temps de cuisson en utilisant la cocotte-minute. Voici donc une :

    ESTOUFFADE DE PALERON AU VIN BLANC

    Pour 4, il faut :

    • 1,5 kg de paleron découpé par le boucher
    • 150 g de lard maigredécoupé en lardons
    • 2 gousses d'ail
    • 4 oignons
    • 4 carottes
    • 250 g de céleri-rave
    • un bouquet garni
    • 75 cl de vin blanc
    • 4 cuillères à soupe d'huile d'arachide
    • Sel et poivre

    Peler et émincer les oignons et les gousses d'ail.

    Faire chauffer l'huile sur un feu vif et y faire revenir les morceaux de viande sur toutes leurs faces. Les retirer lorsqu'ils sont dorés.

    Mettre les oignons et l'ail dans la cocotte et ajouter 2 cuillères à soupe d'eau. Gratter pour détacher les sucs caramélisés. Laisser cuire cinq minutes à feu doux.

    Remettre la viande et les lardons, ajouter le bouquet garni et verser le vin. Laisser bouillir quelques instants afin d'éliminer l'alcool, puis saler et poivrer avant de fermer la cocotte. Cuire une heure après le chuchotement de la soupape.

    Peler les carottes et le céleri, les couper en petits morceaux et les ajouter à la viande. Bien mélanger et refaire cuire une demi-heure après le début du chuchotement de la soupape.

    paleron.jpg

    Remarques :

    • Moi j'aime bien ce côté "daube", les légumes bien fondants, presque confits.
    • Le reste de viande a fini en chou farci... très parfumé !
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  • "La liberté de la presse ne s'use que si on ne s'en sert pas"

    « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 - article 11.


    Mardi 17 Février 2009. Merci, Stéphane GUILLON.

    AUDACE : Mouvement de l'âme qui porte à des actions extraordinaires, au mépris des obstacles et des dangers. Être plein d'audace. (Littré)

    Il n’y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu’un est au­-dessus des Lois : dans l’état même de nature l’homme n’est libre qu’à la faveur de la Loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux Lois, mais il n’obéit qu’aux Lois et c’est par la force des Lois qu’il n’obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu’on donne dans les Républiques au pouvoir des Magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l’enceinte sacrée des Lois : ils en sont les Ministres non les arbitres, ils doivent les garder non les enfrein­dre. Un Peuple est libre, quelque forme qu’ait son Gouvernement, quand dans celui qui le gouverne il ne voit point l’homme, mais l’organe de la Loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des Lois, elle règne ou périt avec elles ; je ne sache rien de plus certain.

    Jean-Jacques ROUSSEAU, Lettres écrites de la montagne, 1764.

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  • Ouvrez les yeux sur vos vacances

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Vous l'aurez remarqué : j'aime voyager. Vous l'aurez peut-être aussi remarqué : j'ai une famille. Et ce n'est pas toujours facile de concilier les deux : je veux dire aller à la découverte de nouvelles choses, sans laisser les enfants à la maison. surtout que ces petites choses, ça grandit, et ça aurait presque des exigences, genre "je ne veux pas pas aller visiter ce truc", "pourquoi y a jamais d'autres enfants de notre âge là où vous nous emmenez", et j'en passe...

    Le problème, c'est que nos enfants ont des parents farouchement individualistes et les vacances darladiladada, même si ça nous fait beaucoup rire sur grand écran, c'est loin d'être notre idéal... Heureusement qu'il y en a des qui ont pensé à nous : VVF Villages. VVF, tout le monde connaît, au moins de nom : c'est synonyme de villages de vacances, de famille, de convivialité, d'authenticité, d'accessibilité, d'aspect associatif et non mercantile… Anciennement Valvvf, ils sont devenus VVF Villages.

    L'avantage des VVF Villages, c'est de permettre de partir à la découverte d’une région hors des sentiers battus pour des vacances enrichissantes en famille,  en profitant des cadres chaleureux des villages de vacances blottis au coeur des plus beaux terroirs français. On peut vivre et partager des rencontres authentiques avec les habitants et les artisans locaux, explorer la nature, la géographie et ses paysages, une histoire, une culture, un art de vivre… VVF Villages décline la découverte sous tous les angles (ludique, culturelle, gourmande, insolite) et c'est un vrai bonheur de partager des vacances où tout le monde trouve son compte.

    Deux formules sont possibles : les villages clubs, avec des séjours tout compris, incluant de nombreux services et de multiples possibilités de restauration et où des animations adultes, jeunes et enfants et des sorties découverte avec un accompagnateur sont proposées tous les jours et en vacances scolaires (inclus dans les tarifs) ; ou les villages location, c'est-à-dire des séjours locatifs. VVF Villages remet à ses clients les clefs de leurs « vacances découverte » avec le Pass‘Découverte (un mini-guide recensant de nombreuses idées de sorties dans la région et des bons de réductions pour certaines activités), il y a des animations enfants et jeunes pendant les vacances scolaires, mais c'est tout. Autant dire que cette formule-là aurait plutôt ma préférence, on ne se refait pas...

    Sur le site ( www.vvfvillages.fr), on peut découvrir les différentes régions qui proposent des VVF Villages : Provence, Atlantique, Bretagne, Normandie – Côte d’Opale – Flandres, Alsace – Vosges, Bourgogne – Champagne, Poitou – Berry – Pays de Loire, Périgord – Quercy – Limousin, Terre des Volcans, Loire Sauvage, Terres du Sud, Gascogne – Pays Basque, Pyrénées, Jura et Alpes. Et ça donne envie de partir !




    Article sponsorisé

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  • Petite crème au chocolat pour grosse flemme

    Imprimer Catégories : Desserts

    Pffff ! Déjà une semaine de passée ! Et rien de vraiment fait ! Rien de vraiment concret. Et toujours cette envie d'en faire encore moins. Traînasser, glandouiller sur le canapé, bouquiner et... déguster ces petites crèmes au chocolat express, faites en cinq minutes et mangées en moins de deux. Voici donc les :

    PETITES CREMES AU CHOCOLAT POUR GROSSE FLEMME

    Pour 6 pots, il faut :

    • 50 cl de lait
    • 30 g de Maïzena
    • 100 g de chocolat noir
    • un sachet de sucre vanillé
    • une cuillère à soupe de sucre roux

    Mélanger la Maïzena, les sucres et dix centilitres de lait dans un bol. Réserver.

    Porter à ébullition le reste de lait et ôter du feu. Plonger les morceaux de chocolat dans le lait et les laisser quelques minutes avant de mélanger.

    Verser dans la casserole le mélange sucres-Maïzena et porter à ébullition en fouettant sans arrêt.

    Laisser bouillir une minute - le temps de voir épaissir le mélange - et verser dans six ramequins.

    Laisser refroidir avant de réfrigérer.

    Crème chocolat.jpg

    Remarques :

    • La recette est issue du ELLE A TABLE de Janvier-Février 2009, plein de bonnes idées.
    • On peut envisager d'ajouter un bâton de vanille au lait pour le parfumer davantage.
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  • Le Planning Familial se meurt !

    Communiqué de presse du 27-01-2009

    En diminuant de 42 % pour 2009 le montant affecté au conseil conjugal et familial, activité « historique » du Planning Familial, l’Etat programme à très court terme la suppression totale des acteurs intervenant sur le droit à la sexualité.

    « Par cette décision, l’Etat affiche sa volonté ne plus avoir d’exigence quant à l’accueil, l’information et l’orientation pour la contraception, la fécondité, la sexualité. Il ne souhaite plus contribuer à la préparation des jeunes à la sexualité, à leur vie de couple et à la fonction parentale. Il se désintéresse de l’accueil et du conseil aux personnes lors des accueils collectifs ou en entretiens individuels alors que cette mission a clairement été organisée et confiée par la Loi Neuwirth aux associations » explique Françoise Laurant, Présidente Nationale du Planning Familial.

    La conséquence immédiate pour Le Planning Familial, si cette politique se confirme, est la disparition annoncée d’un tiers des associations départementales, intervenant au plus prés des publics concernés.

    « Qu’en sera-t-il pour 2010, 2011 s’interroge Françoise Laurant, nous craignons le pire. D’autres de nos associations seront contraintes de fermer définitivement leurs portes. Est-ce ainsi que l’Etat conçoit la mission d’utilité publique qu’il nous a confié ? » « A ce jour, poursuit-elle, nous n’avons aucune certitude que nos nouvelles associations dont c’est le cœur de métier pourront bénéficier de ces moyens »

    Pourtant l’information, l’accueil, l’écoute, l’éducation à la sexualité restent des missions d’utilité publique dans une société où les relations filles-garçons se tendent, où les campagnes nationales de prévention et d’information nationales ont besoin des relais locaux pour être efficaces ! L’accueil réservé au film de Claire Simon « Les Bureaux de Dieu » en a démontré la pertinence, la nécessité et l’actualité. La réalisatrice a d’ailleurs tenu à être à nos cotés lors de la conférence de presse de ce jour.

    L’auteur de la loi de 1967, Lucien Neuwirth, excusé, nous a assuré de son soutien. L’ancienne Ministre Yvette Roudy, de nombreux élus du Sénat, de l’Assemblée Nationale et de collectivités locales, des associations, par leur présence, ont confirmés leur engagement à nos cotés.
    [...]
    Amputer ainsi les ressources de nos associations (8 euros pour une heure de conseil conjugal et familial réalisée) est une petite et fausse économie pour le budget de l’Etat mais une grande mise en danger de l’information sur les droits sexuels et reproductifs. Une telle mission ne peut et ne doit pas être libéralisée !


    Signez la pétition ici.

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  • L'Excuse (J. WOLKENSTEIN)

    Imprimer Catégories : Ma Bibliothèque... verte !

    L'Excuse de Julie WOLKENSTEIN est un roman formidablement brillant. Je dirai même étincelant.

    L'excuse.jpg

    "J'aurais dû m'en apercevoir dès le début : la première fois que je l'ai vue, le soir où elle a débarqué sur l'île avec ma mère et s'est encadrée dans la porte-fenêtre, éblouie par le décalage horaire et le coucher de soleil, tout coïncidait, tout concordait. Nous reproduisions déjà à notre insu la situation de départ de ce vieux bouquin de James que, comme tous les étudiants américains, j'avais lu à la fac quelques années plus tôt. Sur le moment je n'ai rien compris. Mais maintenant j'en suis sûr : sa personnalité, sa vie, ses voyages, ses amis, les hommes qui l'ont aimée, celui qu'elle a épousé, ses enfants, ses deuils, tout a été écrit, imaginé il y a un siècle. Je ne suis pas superstitieux. Je ne suis pas fou. Je ne crois pas au destin. Mais le sien imite exactement celui d'un personnage de roman qu'elle ne connaît même pas. Et qui se termine par ma mort - je veux dire la mort de mon modèle, Ralph. Elle, l'héroïne, on ne sait pas ce qu'elle va devenir. Mais je peux peut-être déjouer cette espèce de malédiction. Je n'ai plus beaucoup de temps, je sais ce qui me reste à faire."


    Découvrez Alphaville!

    Le résumer à un exercice de style réussi serait par trop réducteur : c'est à la fois un roman palpitant, un policier à rebondissement et une réflexion sur la lecture et l'écriture. L'idée semble simple, et presque déjà vue : la vie de Lise Beaufort, jeune Française débarquée un beau jour aux États-Unis chez la première femme de son père, serait l'exacte reproduction du destin d'Isabelle Archer, l'héroïne du roman d'Henry JAMES, Portrait de femme. C'est son cousin - qui n'en est pas vraiment un puisqu'il est le fils de la première femme et n'a donc aucun lien de parenté "sanguin" avec Lise - qui le dit, qui l'affirme et qui va tenter de lui prouver, tout au long du livre, tout au long de sa vie, puisque les deux se confondent.

    Car là est le prodige et là est le vertige : littérature et vie se mêlent, s'entremêlent, deviennent inextricables au fur et à mesure que Lise progresse dans sa vie et dans sa lecture. Le roman débute à la fin de la vie de Lise, de retour à Matha's Vineyard, dans la demeure des origines. Tous sont morts et elle reste la dernière, celle qui doit déchiffer tous les signes, tous les indices que Nick lui a destiné, accompagnés de ses derniers mots de mourant : "Garde contre". Va s'ensuivre une histoire pleine de péripéties où le jeu de tarots tient une grande place.

    Ce roman est truffé de références, qu'elles soient littéraires, cinématographiques ou carrément érudites. Ne pas les connaître toutes ne pénalise absolument pas la lecture. En revanche, en retrouver certaines plonge dans un état de jubilation intense... Je n'ai personnellement jamais lu Portrait d'une femme - je sais, je sais, honte à moi - mais cela ne m'a absolument pas empêché d'évoluer dans le labyrinthe du roman. J'y ai retrouvé les théories d'Umberto ECO sur le "lecteur modèle", extraites de son Lector in fabula, analysées ici, ou encore l'esprit de Proust, cité d'ailleurs en exergue du livre.

    Ce roman est celui d'une universitaire, c'est indéniable. Il n'est cependant jamais pesant ou pédant, car la vie prend le pas sur la théorie. Oui, "la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature", comme le dit Proust (voir plus bas l'extrait du Temps retrouvé où j'ai piqué la citation), oui, le lecteur a un rôle, celui de retisser les fils que l'auteur a laissé volontairement lâches. Mais tout ceci se fait dans le bonheur, celui des verres de champagne, des clam chowders et des baignades en mer, des apéritifs pris ensemble et des parties de tarot ardemment disputées. La vraie vie, donc...

    L'extrait que j'ai choisi n'est pas véritablement représentatif du roman - mais il serait impossible d'en extraire un échantillon sans trop en dire. C'est cependant un passage qui me parle, car je m'y suis toute entière retrouvée, comme, je pense, s'y retrouveront beaucoup de ceux nés dans les années soixante et soixante-dix...

    LES LECTEURS DE CASSETTES

    Les lecteurs de cassettes ont disparu depuis plusieurs décennies. Si les disques en vinyle ont connu une seconde vie à l'ère des remix, ma génération est la dernière à avoir enregistré patiemment ses airs préférés sur les premières radios libres, fait ses devoirs la main gauche toujours prête à enclencher le bouton qui fera succéder un Bowie à un Nino Ferrer, selon la programmation aléatoire de la station élue, alourdi ses valises pour emporter en vacances les précieuses petites boîtes en plastique et écouté, malgré le grésillement sporadique (les conditions d'enregistrement n'étaient pas toujours optimales [...]), les airs s'enchaîner maladroitement, les premières et les dernières mesures toujours interrompues par un fragment de jingle inopportun, à mémoriser cette succession au point d'être surprise quand, dans un bar, une soirée, un air entendu cinquante fois sur "ma" cassette n'était pas immédiatement suivi du même, dans le même ordre, que sur "ma" cassette. C'était avant la commercialisation des compilations, les lecteurs numériques, les bandes avaient tendance à s'enfuir de leur logement, à s'emmêler en serpentins brunâtres qu'on lissait patiemment, desespérés lorsque notre création, l'intime sélection de nos toquades pourtant souvent imméritées succombait aux heures passées en vrac dans des sacs à main trop remplis, des boîtes à gants de voitures encombrées d'ennemis tranchants : clefs, trombones, petite monnaie. Parce qu'on perdait vite les boîtiers en plastique transparents. Seuls quelques obsessionnels prenaient la peine d'inscrire sur l'étiquette les titres des chansons. [...] quand on n'en avait plus de vierges, il suffisait de coller de bouts de scotch sur les bitoniaux du dessus pour convertir de vieilles reliques de notre enfance (Pierre et le loup dans le meilleur des cas, ou, pire, donc moins sacrilège, Anne Sylvestre) en futurs souvenirs de l'été 1984. Et quand on les rembobinait, on savait infailliblement combien de temps laisser l'index appuyé pour revenir au début de la dernière ("Oui ! encore une fois Big in Japan") [...]

    Julie WOLKENSTEIN, L'Excuse, 2008.

    Merci à Clarabel, pour le prêt.

    La grandeur de l'art véritable, au contraire de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c'était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d'épaisseur et d'imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie.
    La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature. Cette vie qui en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas «développés». Notre vie ; et aussi la vie des autres car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique, mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.


    Proust, Le Temps Retrouvé, p.289-290, édition G.F.

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  • Velouté très courge

    Imprimer Catégories : Légumes

    L'idée m'est venue en feuilletant le dernier SAVEURS. Marine y proposait une courge butternut et ail rôtis aux petites graines.

    sa166p01_xl.jpg

    Magazine SAVEURS - Février 2009

    Ce qui m'a plu en premier dans la recette, c'est qu'elle suggérait de ne pas peler les butternuts ! Quand on sait que ce qui me fait reculer dans toute cuisine, c'est la corvée d'épluchage, j'ai sauté sur l'occasion. Sauf que... j'ai transformé le tout en velouté. Car j'ai une passion pour les veloutés en ce moment : c'est vrai, vous avez mieux, vous, pour vous faire manger des légumes divers et variés en vous faisant croire qu'il y a plein de crème a lors que c'est faux ? Voici donc le :

    VELOUTE TRES COURGE

    Pour 4, il faut :

    • 2 courges butternut de taille moyenne ou une plus grosse
    • 2 gousses d'ail
    • un bâton de cannelle
    • deux feuilles de laurier
    • deux brins de thym
    • des graines de courge
    • 2 cuillères à soupe d'huile d'olive
    • sel et poivre

    Laver les courges et les couper en dés de taille moyenne.

    Peler les gousses d'ail et les dégermer si besoin.

    Faire chauffer l'huile et y faire revenir durant cinq minutes à feu moyen l'ail et les morceaux de courge. Saler et poivrer.

    Verser un litre d'eau chaude, ajouter le bâton de cannelle, le thym et le laurier. Couvrir et laisser mijoter une heure.

    Ôter la cannelle, le laurier et le thym. Mixer et servir en saupoudrant de graines de courge nature ou que vous aurez fait griller préalablement.

    velouté butternut.jpg

    Remarques :

    • "Très courge", ai-je dit, mais vous pouvez y ajouter des graines de tournesol ou des pignons.
    • Doux, parfumé, presque sucré, c'est un délice.
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