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  • Souvenirs d'enfance et de jeunesse - ode au livre de poche

    Imprimer Catégories : Chansons du curé sur le mur

    D'aussi loin que je me souvienne, le Livre de Poche a toujours fait partie de mon univers. Enfant, je ne pouvais ouvrir un placard, un tiroir, sans en apercevoir des monceaux, tapis dans la pénombre d'une armoire ou d'un buffet. Mes parents, grands lecteurs à petits revenus, croyaient à l'époque, comme beaucoup de leurs contemporains, que seuls les « beaux » livres, les éditions reliées, les cuirs pleine peau, avaient droit de cité dans une bibliothèque. Les autres, manquant de noblesse, étaient relégués dans les tréfonds de notre quotidien : au fond d'une penderie, sous les manteaux, en piles sur les tables de nuit à côté de la lampe de chevet, en caisses sous les lits. Il a fallu qu'un fabricant de meubles suédois arrive, avec ses bibliothèques toutes simples, mais si fonctionnelles, pour que tous ces ouvrages sortent enfin de l'ombre et gagnent leur droit de séjour au salon. Ils ont alors envahi nos murs...

    Ce que j'aimais dans les Livres de Poche, c'était leur accessibilité mêlée de mystère. Jamais trop lourds, jamais trop gros, ils tenaient dans mes mains d'enfant et leurs couvertures des années Soixante, peintes à la manière de Van Dongen, étaient pour moi puissamment évocatrices. A cela s'ajoutait l'odeur, indéfinissable, de papier gris, de poussière et, vaguement, de renfermé, et la couleur de la tranche, orange terni, vert-de-gris délavé, jaune passé. J'adorais observer le passage du temps sur les ouvrages, les pages couvertes de signes imprimés encore énigmatiques à mes yeux et dont les contours n'étaient jamais tout à fait nets, où les pages semblaient ourlées d'une vague couleur qui venaient dévorer un peu plus les pages. Ces livres étaient vivants ! Pendant longtemps, le Livre de Poche, ce fut pour moi l'univers des adultes à portée de main.

    Et puis un jour, j'ai quitté l'enfance. Je me souviens très bien de ce premier Livre de Poche. Celui que j'ai vraiment lu. Et compris. Il portait le numéro 373 - un signe : mes deux chiffres préférés - et sa couverture, cernée de rouge et de violet, offrait le visage de trois-quarts d'une femme inconnue. Car à la différence des Livres de Poche de mes parents, celui-ci montrait une photo, et non plus les peintures presque surannées qui avaient illustré et accompagné mon enfance. Colette. Sido. Deux prénoms de femme. Pas de nom. Presque des évidences. Des types. Pourquoi le hasard a-t-il fait que j'ai quitté l'enfance à travers un livre qui tentait de la retrouver, de la reconstruire, de la recréer ? Je ne le saurais jamais. Mais je me souviens d'avoir été happée d'emblée par cette plume impérieuse, à la fois précise et insoumise.

    « Et pourquoi cesserais-je d'être fière de mon village ? » L'interpellation vous saisissait d'emblée, vous empoignait, vous contraignait à suivre le fil d'une pensée qui se déroulait au gré de la mémoire. Colette y évoquait sa mère, Sido, son père, le Capitaine, ses frères, les Sauvages, et Juliette, sa sœur aux longs cheveux ; pourtant, le ton n'était jamais sucré ou bêtement nostalgique - je crois que c'est ce qui a su séduire l'adolescente que j'étais alors. C'étaient des souvenirs, certes, mais actualisés dans un présent d'éternité. Colette y évoquait son passé, mais dans une évocation mêlée d'immédiateté, à la manière de la gorgée d'eau des deux sources perdues qu'elle vénérait enfant et dont « rien qu'à parler d'elles je souhaite que leur souvenir m'emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j'emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire... »

    Aujourd'hui, même si je suis devenue, comme elle le dit si bien, « après tout qu'une femme », Sido trône dans ma bibliothèque. Il est loin d'être seul et je ne saurais ni ne voudrais les compter, tous ces livres, la littérature ne se résumant pas à une affaire de chiffres, sauf un, peut-être... Lorsque je retourne mon exemplaire de Sido, je retrouve la dame de la couverture, assise cette fois dans son jardin, devant une table en fer forgé où sont posés des dominos. En tous petits caractères, en bas, à droite et à la verticale, il y a écrit « 1982 ». J'avais treize ans.

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  • Tarte aux mirabelles et à l'amande

    Imprimer Catégories : Desserts

    Les mirabelles, vous savez, ce sont ces petites billes que l'on gobe presque s'en sans rendre compte. Autant dire que, si vous voulez en faire une tarte, il faut se dépêcher. Enfin, chez nous, c'est comme ça. Et comme l'idée de laisser ces petites mirabelles toutes seules, avec juste un peu de sucre pour griller, ça me déprimait un peu, j'ai décidé de charger sur l'amande : poudre et extrait ! Voici donc la :

    TARTE AUX MIRABELLES ET A L'AMANDE

    Pour 6, il faut :

    • une pâte sablée
    • une barquette de mirabelles (ne me demandez pas combien, mettez-en autant que le plat pourra en contenir !)
    • un oeuf
    • 15 cl de crème liquide
    • 100 g de sucre blond
    • un trait d'extrait de vanille liquide
    • une demi-cuillère à café d'extrait d'amande
    • 100 g de poudre d'amande

    Laver et dénoyauter les mirabelles. Les couper en deux.

    Étaler la pâte dans le plat à tarte et préchauffer le four à 200°.

    Dans un bol, battre l'oeuf avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Ajouter la vanille liquide et l'extrait d'amande. Mélanger avant d'incorporer la poudre d'amande et la crème.

    Disposer les mirabelles sur la tarte, face bombée en l'air. Recouvrir de l'appareil.

    Enfourner pour une demi-heure.

    tarte mirabelles amandes.jpg

    Remarques :

    • Je l'ai déjà dit, je me répète : la pâte sablée congelée, c'est parfait !
    • On peut "amander" davantage en disposant des amandes effilées à la surface...
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  • "Thé difficile"(B. BARRY)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Le roman me tentait et c'est tout naturellement qu'il a fait partie de ma liste de souhaits lors de l'opération Masse Critique de Babélio.

    Sortilèges de dentelles.jpg

    "De tout temps, les femmes de la famille Whitney ont su lire l'avenir dans les motifs de dentelle. Un talent dont Towner se serait bien passé : à dix-sept ans, elle a eu une vision terrifiante et a été le témoin impuissant de sa réalisation... Depuis, elle s'est juré de ne plus jamais faire usage de son don et a fui sa famille et la ville de Salem, ses sorcières et ses fantômes. Pourtant, à la disparition de sa grand-tante Eva, Towner est obligée d'affronter ses peurs secrètes et retourne sur les lieux de son enfance. Mais sa quête de réponses va lui coûter très cher. Quelque part dans les volutes des motifs de dentelle, entre mensonges et révélations, se cache la vérité..."

    Voilà exactement le genre de bouquin que l'on dit déceptif : a priori, TOUT y est et finalement, rien ne marche ! L'histoire est tordue, complexe à plaisir, elle s'amuse à brouiller des pistes qui n'en sont finalement pas. Les personnages sont mal achevés, ce sont des amorces qui restent en plan et, cerise sur le gâteau, le style est particulièrement maladroit. Je ne sais pas si c'est dû à la traduction ou à l'auteur lui-même, mais l'ensemble est laborieux, pesant et soporifique.

    La quatrième de couverture nous annonce que l'auteur est scénariste. Eh bien, elle ferait bien de le rester, et de laisser à d'autres le soin de raconter une histoire, d'écrire des dialogues, bref, de faire tout ce qui rend une histoire vivante et dont son roman manque cruellement...

    THE DIFFICILE

    J'entre dans le salon de thé. Ses murs sont couverts de fresques peintes par un artiste plus ou moins connu que mon grand-père a fait venir d'Italie. Je ne me rappelle pas son nom. De petites tables occupent l'espace. Il y a de la dentelle partout. Certaines pièces portent l'étiquette de l'atelier de May, le Cercle, mais la plupart sont l'oeuvre d'Eva. Dans un angle, un comptoir vitré abrite des boîtes en métal contenant tous les thés imaginables - des thés commerciaux venus du monde entier, ainsi que des potions de fleurs et d'herbes concoctées par Eva. Si vous voulez une tasse de café, ce n'est pas ici que vous la trouverez. Parmi les boîtes, je cherche du regard celle qui porte mon nom. Eva m'en a fait cadeau une année. C'est un mélange de thé noir, de poivre de Cayenne et de cannelle, avec un soupçon de coriandre et d'autres ingrédients dont elle ne m'a pas révélé la teneur. Il faut le boire fort et brûlant ; Eva le disait trop épicé pour ses clientes âgées. "Soit tu aimeras, soit tu détesteras", m'avait-elle prévenue en me l'offrant. J'ai adoré. J'en buvais des théières entières, les hivers où j'ai vécu chez elle. Sur la boîte métallique, il est écrit "Mélange de Sophya", mais nous l'avons baptisé, Eva et moi, "Thé difficile". [...]

    Les tables sont déjà mises. Sur chacune trône une théière avec des tasses et des soucoupes dépareillées posées sur des pièces rondes de dentelle. Les théières sont très fantaisistes et colorées. Si vous venez prendre le thé un jour ordinaire, un jour qui n'est pas réservé à une réception privée, vous pouvez garder la dentelle après usage. Vous la payez, qu'elle vous ait été lue ou non. Beaucoup de gens ramènent chez eux cette pièce pour l'utiliser comme napperon. Cela ne dérange nullement Eva. Pour ma part, j'ai toujours pensé que c'était du gaspillage et que ces ronds méritaient d'être encadrés comme des oeuvres d'art.

    Brunonia BARRY, Sortilèges de dentelle, 2006.

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  • Bonne résolution de rentrée...

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    Faudrait que j'me clôture
    Faudrait que j'coupe du bois
    Que j'me mette en costume
    Et que je marche plus droit

    Faudrait que j'devienne plus sage
    Que j'sois plus raisonnable à mon âge

    J'sais bien, j'sais bien, j'sais bien
    Je commence demain

    Jean-Jacques GOLDMAN, "Je commence demain", Entre gris clair et gris foncé, 1987.

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  • Tarte aux courgettes

    Imprimer Catégories : Légumes

    D'accord, promis, après j'arrête ! Enfin... peut-être, on verra...

    Mais nous nous sommes vraiment régalés avec cette tarte à la courgette toute légère, dégustée chaude ou tiède. Voici donc la :

    TARTE A LA COURGETTE

    Pour 6, il faut :

    • une pâte brisée (rappel : 250 g de farine, 120 g de beurre demi-sel, un demi-verre d'eau)
    • une belle courgette ou 2 petites
    • 100 g de lardons fumés
    • une brique de soja liquide
    • un oeuf
    • un fromage de chèvre
    • sel et poivre
    • un peu d'huile d'olive

    Laver et éplucher les courgette. Les émincer en fines rondelles et les faire revenir dans un peu d'huile d'olive une dizaine de minutes dans une poêle avec les lardons en les remuant souvent. Saler et poivrer.

    Etaler la pâte brisée dans le moule. Préchauffer le four à 180°.

    Battre l'oeuf entier avec le soja liquide.

    Disposer les courgettes sur le fond de tarte, verser l'appareil et parsemer le dessus de morceaux de fromage de chèvre.

    Cuire une demi-heure environ.

    tarte aux courgettes.jpg
    Remarques :
    • A déguster plutôt chaud ou tiède car le fromage est fondant...
    • Bien sûr, vous pouvez remplacer le soja par de la crème liquide, mais là, c'est plus riche...
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  • La vérité sur le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    C'est d'abord un titre insolite.

    Le Cercle littéraire.jpg

    Et une histoire qui ne l'est pas moins :

    "Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais."

    A travers ce roman foisonnant, Mary Ann SHAFFER réussit un petit miracle : raconter un épisode historique peu connu (l'Occupation dans l'île anglo-normande de Guernesey), montrer les affres de la création littéraire (à travers le personnage de Juliet, l'écrivain), faire la preuve que la solidarité et l'amitié se placent au-dessus de tout (avec ce fameux cercle littéraro-culinaire) et brosser des portraits de personnages aussi divers qu'attachants.

    On pourrait se perdre à travers toutes ces lettres qui se croisent et s'entrecroisent, ces multiples narrateurs que l'on découvre autant à travers leurs mots que ceux des autres, ces différentes strates d'histoires, et cependant, ce n'est jamais le cas : on jubile à coller aux basques de la fantasque Juliet et de ses non moins fantasques amis, qu'ils soient anglais ou anglo-normands.

    C'est un roman bourré d'humour et de tendresse, d'ironie et d'auto-dérision, un livre qui donne envie d'ouvrir grand les bras et de respirer à pleins poumons... l'air de Guernesey si possible ! Et puis, et puis, c'est surtout un livre où l'amour des livres et de la littérature est à chaque page et ça, c'est un vrai bonheur ! J'aurais pu recopier moults extraits, mais, fidèle à ma thématique "littérature gourmande", j'ai choisi cette lettre adressée à Juliet par une des habitantes de l'île, une lettre dont le ton reflète parfaitement l'esprit de ce Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.

    LA VERITE SUR LE CERCLE LITTERAIRE DES AMATEURS D'ÉPLUCHURES DE PATATES

    Chère Miss Ashton,

    On m'a parlé de vous. J'ai jadis appartenu au cercle littéraire en question mais je parie qu'aucun d'eux ne vous a parlé de moi. Je n'ai jamais lu d'auteur mort. Je n'ai lu qu'une oeuvre : la mienne. Mon livre de recettes de cuisine. J'ose prétendre que mon ouvrage a fait couler plus de larmes que tous les romans de Charles Dickens réunis.

    J'avais choisi de leur lire un passage sur la manière correcte de rôtir un cochon de lait. "Beurrer la petite carcasse et laisser les jus de cuisson s'écouler et faire grésiller le feu", ai-je lu de telle sorte que vous pouviez sentir le cochon rôti et entendre sa chair craquer sous la dent. Je leur ai décrit mes gâteaux à cinq couches - contenant une douzaine d'oeufs -, mes bonbons au sucre filé, mes crottes au chocolat parfumées au rhum, mes génoises à la crème onctueuse. Des pâtisseries confectionnées avec de la bonne farine blanche, et non avec de la farine noire grossière ou les graines pour oiseaux écrasées que nous utilisions à l'époque.

    Eh bien, croyez-le ou non, ils n'ont pas pu le supporter. L'évocation de mes mets savoureux les a poussés à bout. Isola Pribby - qui de toute façon n'a jamais eu aucun savoir-vivre - s'est écriée que je la torturais et m'a menancée de jeter un sort à mes casseroles. Will Thisbee m'a souhaité de flamber en enfer, comme mes cerises "Jubilé". Puis Thompson Stubbins a commencé à pester contre moi et il a fallu que Dawsey et Eben s'y mettent à deux pour m'entraîner en lieu sûr.

    Eben m'a appelée le lendemain pour s'excuser de leurs mauvaises manières. Il m'a demandé de me rappeler que la plupart des membres du Cercle se rendaient aux réunions juste après avoir dîné d'une soupe de navets (sans os à moelle), ou de patates à demi cuites dans un plat  à four (ne disposant d'aucune graisse pour les frire). Il en a appelé à ma tolérance et m'a prié de leur pardonner.

    C'était au-dessus de mes forces. Ils m'avaient insultée. Il n'y avait aucun véritable amoureux de la littérature parmi eux. De la pure poésie dans une casserole, voilà ce que je leur offrais. Je crois qu'ils s'ennuyaient tellement avec ce couvre-feu et les autres lois nazies que ce cercle n'était qu'un prétexte pour passer une soirée dehors. Ils ont choisi la lecture comme ils auraient pu choisir autre chose.

    Je veux que votre article rétablisse la vérité sur ces gens. Ils n'auraient jamais ouvert un seul livre si Guernesey n'avait pas été occupée. Je pèse mes mots, vous pouvez me citer.

    Je m'appelle Clara S-A-U-S-S-E-Y. Trois s en tout.

    Clara Saussey (Mrs)

    Mary Ann SHAFFER & Annie BARROWS, Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, 2008.

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  • Gâteau tout doux aux pêches jaunes

    Imprimer Catégories : Desserts

    Chaque semaine nous amène son lot de pêches dans les paniers ! Blanches, jaunes, un peu fermes ou bien mûres, il y en a pour tous les goûts ! Chez nous , la prédilection va aux salades de pêches, toutes simples, des pêches pelées et simplement saupoudrées de sucre roux. Mais il y a aussi cette recette de gâteau tout doux, à découvrir absolument ! Voici donc le :

    GÂTEAU TOUT DOUX AUX PÊCHES JAUNES

    Pour 6, il faut :

    • 3 oeufs
    • 150 g de sucre roux
    • 150 g de farine
    • un demi-sachet de levure
    • 150 g de beurre demi-sel
    • une cuillère à soupe de lait
    • 50 g d'amandes en poudre
    • un trait d'extrait d'amande amère
    • un trait de vanille liquide
    • 4 pêches jaunes

    Préchauffer le four à 180°.

    Faire fondre le beurre et en utiliser un peu pour beurrer au pinceau un moule à manqué.

    Battre les oeufs et le sucre jusqu'à ce que la préparation ait doublé de volume.

    Ajouter la farine et la levure, le beurre fondu, le lait, la poudre d'amande, l'extrait d'amande et la vanille liquide. Bien mélanger.

    Laver, peler et couper en morceaux les pêches. Les incorporer à la pâte.

    Cuire au four pendant trente-cinq à quarante minutes.

    gâteau aux pêches.jpg

    Remarques :

    • Vous pouvez servir ce gâteau nature (il se suffit à lui-même) ou accompagné de salade de pêche ou encore d'une boule de glace.
    • N'hésitez pas à ajouter davantage de fruits, le gâteau n'en sera que plus goûteux !
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  • Cake courgette-olives-pistaches

    Imprimer Catégories : Entrées

    Pas une semaine ne passe sans que nous ne mangions des courgettes. Que dis-je : sans que nous ne mangions plusieurs fois des courgettes serait plus juste. En clafoutis, en gratin, en flan, ou tout simplement poêlées, les recettes ne manquent pas. Reste cette question : que faire lorsqu'il vous reste seulement quelques cuillères à soupe de courgette au fond de votre plat ? La réponse s'impose d'elle même : un cake ! Voici donc le :

    CAKE COURGETTE-OLIVE-PISTACHE

    Pour 6 personnes, il faut :

    • 250 g de farine
    • un sachet de levure chimique
    • une cuillère à café de sel
    • un demi-verre de lait
    • un demi-verre d'huile d'olive
    • 100 g d'olives noires
    • 50 g de pistache décortiquées
    • une courgette coupée en lamelles et poêlée
    • 70 g de parmesan
    • 4 oeufs

    Faire préchauffer le four à 190°(th 6).

    Mélanger dans un saladier la farine, la levure, le parmesan râpé, le sel, l'huile, le lait et les oeufs. Travailler pour obtenir une pâte onctueuse.

    Ajouter les olives et les courgettes. Mélanger encore.

    Faire revenir les pistaches dans une poêle avec un petit peu d'huile d'olive et les incorporer à la pâte.

    Verser la préparation dans un moule. Laisser cuire au moins cinquante minutes, voire plus.

    Cake courgette-olives-pistaches.jpg

    Remarques :

    • Si vous n'avez pas de "restes" de courgette, vous pouvez faire revenir votre courgette dans la poêle qui aura torréfié les pistaches : saveur garantie !
    • Il se conserve quatre jours : idéal pour un repas, il finira en bouchées apéritives, une vraie recette de fainéante !
    • Un truc trouvé dans Régal : plus vous "battez" longtemps votre pâte à cake, plus elle sera légère, alors... à vos fouets !

    D'autres recettes de cakes salés : le cake épinard-crevette, le cake à la betterave, le cake à la tapenade et aux lardons fumés, le cake au pesto. Plus d'autres dans la rubrique légumes : tapez "courgette" en tag.

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  • Un Noël de princes (K. MAZETTI)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    C'est d'abord un titre incongru.

    le mec de la tombe.jpg

    Et puis une collection que j'adore : Babel, dont j'aime le velouté des couvertures et leurs illustrations.

    "Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante. C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures."

    Un vrai livre de vacances que ce Mec de la tombe d'à côté. Drôle, léger, soulignant avec finesse la difficulté d'établir une relation avec quelqu'un que tout sépare de vous mais qui cependant vous attire furieusement, il se dévore. La narration en alternance, tantôt Désirée tantôt Benny apporte encore plus de saveur au récit et l'on se surprend à compter les pages et regretter que cela se termine aussi vite. Et aussi... incorrectement.

    Et puis on se prend à réfléchir, revenir sur ce qu'on a lu et l'on s'aperçoit alors que, sous ses allures de chick'litt' estivales, ce roman pose de vraies questions et soulève de vrais problèmes : la difficulté de ne faire qu'un, le besoin de faire l'autre à son image ou, du moins, conforme à ses propres aspirations, l'impossibilité du renoncement à ce que l'on croit être soi, et alors, alors Le Mec de la tombe d'à côté devient un de ces livres doux-amers sur le couple et ses possibilités, ou plutôt, ses impossibilités. Et ça, cela parle à tout le monde...

    UN NOËL DE PRINCES

    Et alors j'ai jeté l'éponge, je l'ai appelé et j'ai demandé si je pouvais fêter Noël avec lui. Il a simplement dit oui sans réfléchir, je crois que nous avons été surpris tous les deux. J'ai raccroché, puis j'ai pleuré un peu et j'ai pensé à une portière de train mal refermée qui bat dans le noir.

    Le lendemain il est venu me chercher et nous avons fait un tour de shopping parmi la foule à Domus. Märta m'avait prêté un vieil exemplaire tout graisseux du Livre de cuisine des princesses, et j'ai acheté les ingrédients pour Caramels mous première méthode, Merveilles, Travers de porc farci (fausse oie) et Harengs à la russe. J'avais quelques autres projets en tête mais j'ai abandonné face à la pénurie dans les rayons de cendre de potasse, de moût de bière ou de lait entier cru. Benny était très enthousiaste pour Fromage de tête sous presse, mais la recette exigeait une tête de porc entière ce qui l'a fait abandonner et jeter son dévolu plutôit sur Hachis de mou. Il a prétendu qu'il pouvait  sans problème trouver de la fressure de veau (poumons et coeur). Alors que je cherchais en vain ma cendre de potasse au rayons Epices parmi toutes les variantes exotiques de chutney, Benny se sauva et revint avec un sac qu'il ne voulait pas ouvrir. Ensuite nous sommes rentrés à Rönnegarden.

    Nous avons allumé le néon de la cuisine, noué des torchons sur la tête et autour de la taille, posé le Livre de cuisine des princesses ouvert contre la télé et mis la main à la pâte.

    Caramels mous première méthode s'est bien passé. Nous avions évidemment oublié d'acheter les petits moules indispensables, mais Benny se passionna tout de suite pour la fabrication de moules plissés en papier sulfurisé d'après la description dans le livre. Nous versâmes la préparation dans ses petits chefs-d'oeuvre froissés, très satisfaits de nous-mêmes. Les Merveilles allaient moins bien. "Si vous travaillez trop la pâte, les merveilles gonfleront moins vite !" cita Benny avec sévérité, et il régla un minuteur sur deux minutes.

    Jusque là tout allait bien, mais quand vint l'étape de les tordre sur elles-mêmes par une incision dans la longueur puis de faire un noeud, on allait tout droit au casse-pipe.

    - File-moi une princesse et je vais te la tordre sur elle-même par une incision dans la longueur et y faire un noeud ! grommela Benny.

    Entre-temps, je luttai avec Travers de porc farci (fausse oie) et râlai sur la ficelle de cuisine et les aiguilles à trousser. Pour tout dire, nous sommes devenus de plus en plus flous et enclins aux raccourcis dans la préparation parce que nous n'avons pas cessé de picoler du vin chaud. Nous avons aussi eu une discussion animée pour savoir qui était faux, le pauvre travers de porc qui essayait de se faire passer pour une oie ou la pauvre oie qui n'avait jamais demandé à ce qu'on la mêle à tout ça. J'ai pris le parti du travers du porc et Benny celui de l'oie.

    Le Hareng à la russe fut très beau, un peu comme une oeuvre de jeunesse de Niki de Saint Phalle, celle qui faisait cuire du plâtre farci de couleurs et tirait dessus à la carabine pour créer de l'art.

    A onze heures et demi du soir, la cuisine se trouvait dans le même état que l'étable - mais ça sentait meilleur, dit Benny, et il s'endormit sur la banquette. Je nettoyai de mon mieux tout en sentant avec une satisfaction certaine des générations de ménagères épuisées se ranger derrière moi.

    Ensuite je le traînais au lit. Il était complètement soûl ! Je sais, moi aussi j'étais soûle, ça ternit peut-être légèrement l'image de la ménagère épuisée. Il se réveilla et geignit un peu quand il m'échappa des mains dans l'escalier, mais ensuite il se rendormit tranquillement. Je m'écroulai à côté de lui et fixai avec le sérieux de l'ivrogne ses papiers peints fleuris, je sentis même une tendresse sentimentale pour les rideaux en robe de gala.

    Katarina MAZETTI, Le Mec de la tombe d'à côté, 1998.

    Mon doudou, mon chéri
    Mon amour
    Mon amant, mon mari
    Mon toujours
    Des mots si doux
    Mais qui m'effraient parfois
    Je ne t'appartiens pas
    Des mots si chauds
    Mais à la fois si froids
    Je n'appartiens qu'à moi

    Jean-Jacques GOLDMAN, "Appartenir", 1987.

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