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repas

  • "Comment était l'agneau ? - Grillé." (M. CAMPBELL)

    Imprimer Catégories : Cinéma gourmand

    Attention, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, c'est ici une scène-culte, voire fondatrice, que vous allez voir. Loin de moi l'idée de marcher sur les plates-bandes de Fashion, mais je l'avoue, moi aussi, j'ai abandonné toute lucidité lorsque j'ai découvert Daniel CRAIG en James Bond !

    Avant, comme beaucoup, je pensais que le Seul et Unique James, c'était Sean. Et puis que son fidèle successeur, c'était Pierce BROSNAN, plutôt époque Remington Steele, d'ailleurs. Mais ça, c'était avant de découvrir Daniel et son boxer bleu ciel ! Et puis, j'avoue que l'incurable romantique que je suis a fondu sur le couple formé par Daniel et Eva GREEN ! Je passe sur le fait que que oui, c'est vrai, pour une fois qu'une femme dans un James Bond a un vrai rôle et n'est pas uniquement la poupée de service, mais surtout c'est un tandem dans la tradition hollywoodienne pur jus du chien et chat : ping pong verbal permanent, sous-entendus omniprésents, vraie tension sexuelle, tout est là !

    Et comme tout est décidément parfait dans ce film, il comporte même une scène de repas ! Je vous accorde que ce dernier n'est pas au centre de la chose mais pourtant, il est le prétexte à un jeu de sous-entendus, beaucoup plus crus (si je puis dire) en anglais qu'en français d'ailleurs, puisque dans la version originale, l'agneau n'est pas grillé, mais... screwed !

    Le hasard a voulu que ce film soit justement diffusé dimanche soir sur France 2...

    NOTE : quelques soucis avec les mots-clef de HautEtFort ont empêché le visionnement correct de cette page les jours précédents. Je la reposte donc aujourd'hui sans le mot "casino" qui posait souci. Toutes mes excuses pour les billets redondants qui auront pu s'ensuivre...

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  • Un Noël de princes (K. MAZETTI)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    C'est d'abord un titre incongru.

    le mec de la tombe.jpg

    Et puis une collection que j'adore : Babel, dont j'aime le velouté des couvertures et leurs illustrations.

    "Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante. C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures."

    Un vrai livre de vacances que ce Mec de la tombe d'à côté. Drôle, léger, soulignant avec finesse la difficulté d'établir une relation avec quelqu'un que tout sépare de vous mais qui cependant vous attire furieusement, il se dévore. La narration en alternance, tantôt Désirée tantôt Benny apporte encore plus de saveur au récit et l'on se surprend à compter les pages et regretter que cela se termine aussi vite. Et aussi... incorrectement.

    Et puis on se prend à réfléchir, revenir sur ce qu'on a lu et l'on s'aperçoit alors que, sous ses allures de chick'litt' estivales, ce roman pose de vraies questions et soulève de vrais problèmes : la difficulté de ne faire qu'un, le besoin de faire l'autre à son image ou, du moins, conforme à ses propres aspirations, l'impossibilité du renoncement à ce que l'on croit être soi, et alors, alors Le Mec de la tombe d'à côté devient un de ces livres doux-amers sur le couple et ses possibilités, ou plutôt, ses impossibilités. Et ça, cela parle à tout le monde...

    UN NOËL DE PRINCES

    Et alors j'ai jeté l'éponge, je l'ai appelé et j'ai demandé si je pouvais fêter Noël avec lui. Il a simplement dit oui sans réfléchir, je crois que nous avons été surpris tous les deux. J'ai raccroché, puis j'ai pleuré un peu et j'ai pensé à une portière de train mal refermée qui bat dans le noir.

    Le lendemain il est venu me chercher et nous avons fait un tour de shopping parmi la foule à Domus. Märta m'avait prêté un vieil exemplaire tout graisseux du Livre de cuisine des princesses, et j'ai acheté les ingrédients pour Caramels mous première méthode, Merveilles, Travers de porc farci (fausse oie) et Harengs à la russe. J'avais quelques autres projets en tête mais j'ai abandonné face à la pénurie dans les rayons de cendre de potasse, de moût de bière ou de lait entier cru. Benny était très enthousiaste pour Fromage de tête sous presse, mais la recette exigeait une tête de porc entière ce qui l'a fait abandonner et jeter son dévolu plutôit sur Hachis de mou. Il a prétendu qu'il pouvait  sans problème trouver de la fressure de veau (poumons et coeur). Alors que je cherchais en vain ma cendre de potasse au rayons Epices parmi toutes les variantes exotiques de chutney, Benny se sauva et revint avec un sac qu'il ne voulait pas ouvrir. Ensuite nous sommes rentrés à Rönnegarden.

    Nous avons allumé le néon de la cuisine, noué des torchons sur la tête et autour de la taille, posé le Livre de cuisine des princesses ouvert contre la télé et mis la main à la pâte.

    Caramels mous première méthode s'est bien passé. Nous avions évidemment oublié d'acheter les petits moules indispensables, mais Benny se passionna tout de suite pour la fabrication de moules plissés en papier sulfurisé d'après la description dans le livre. Nous versâmes la préparation dans ses petits chefs-d'oeuvre froissés, très satisfaits de nous-mêmes. Les Merveilles allaient moins bien. "Si vous travaillez trop la pâte, les merveilles gonfleront moins vite !" cita Benny avec sévérité, et il régla un minuteur sur deux minutes.

    Jusque là tout allait bien, mais quand vint l'étape de les tordre sur elles-mêmes par une incision dans la longueur puis de faire un noeud, on allait tout droit au casse-pipe.

    - File-moi une princesse et je vais te la tordre sur elle-même par une incision dans la longueur et y faire un noeud ! grommela Benny.

    Entre-temps, je luttai avec Travers de porc farci (fausse oie) et râlai sur la ficelle de cuisine et les aiguilles à trousser. Pour tout dire, nous sommes devenus de plus en plus flous et enclins aux raccourcis dans la préparation parce que nous n'avons pas cessé de picoler du vin chaud. Nous avons aussi eu une discussion animée pour savoir qui était faux, le pauvre travers de porc qui essayait de se faire passer pour une oie ou la pauvre oie qui n'avait jamais demandé à ce qu'on la mêle à tout ça. J'ai pris le parti du travers du porc et Benny celui de l'oie.

    Le Hareng à la russe fut très beau, un peu comme une oeuvre de jeunesse de Niki de Saint Phalle, celle qui faisait cuire du plâtre farci de couleurs et tirait dessus à la carabine pour créer de l'art.

    A onze heures et demi du soir, la cuisine se trouvait dans le même état que l'étable - mais ça sentait meilleur, dit Benny, et il s'endormit sur la banquette. Je nettoyai de mon mieux tout en sentant avec une satisfaction certaine des générations de ménagères épuisées se ranger derrière moi.

    Ensuite je le traînais au lit. Il était complètement soûl ! Je sais, moi aussi j'étais soûle, ça ternit peut-être légèrement l'image de la ménagère épuisée. Il se réveilla et geignit un peu quand il m'échappa des mains dans l'escalier, mais ensuite il se rendormit tranquillement. Je m'écroulai à côté de lui et fixai avec le sérieux de l'ivrogne ses papiers peints fleuris, je sentis même une tendresse sentimentale pour les rideaux en robe de gala.

    Katarina MAZETTI, Le Mec de la tombe d'à côté, 1998.

    Mon doudou, mon chéri
    Mon amour
    Mon amant, mon mari
    Mon toujours
    Des mots si doux
    Mais qui m'effraient parfois
    Je ne t'appartiens pas
    Des mots si chauds
    Mais à la fois si froids
    Je n'appartiens qu'à moi

    Jean-Jacques GOLDMAN, "Appartenir", 1987.

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