Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Carnets de voyage au Mali : Siby

    Imprimer Catégories : Voyages

    Quitter Bamako pour aller à Siby, c'est découvrir l'Afrique telle qu'on se l'imagine.

    C'est d'abord sortir de la ville :

    route_Siby

    Et puis découvrir, après la route goudronnée, la piste et ses villages :

    route_de_Siby

    C'est enfin l'arrivée à Siby, au pied des monts mandingues, où l'on profite du marché du samedi pour compléter le pique-nique...

    boulanger

    ...avant de reprendre la route vers l'arche de Kamadjan, traversant toujours quelques villages :

    la_route_de_Siby

    Où l'on peut jouer au baby foot...

    sur_la_route

    ... et où le bétail sait trouver l'ombre...

    route_2

    Et puis c'est l'approche de l'arche...

    arche

    ... avec une vue à couper le souffle :

    horizon

    Le pique-nique se fera à l'ombre des rochers, les yeux empli du panorama somptueux.

    Kamadjan fut un guerrier de Sounjata Keita, le premier empereur du Mali. La légende veut qu'il ait percé d'un coup de poing la montagne pour prouver sa force et son courage.

    arche_pr_s

    La nuit, on dit que les esprits des ancêtres de Siby se transforment en lions et viennent roder autour de l'arche...

    Du coup, on remballe ses affaires et on retourne en bas, à Siby où le marché est toujours aussi coloré...

    march__soir

    ... et pittoresque :

    march__soir_2

    Autres cartes postales : Bamako - Lever de soleil à Segou - Journée à Ségou - La cuisine de Julienne 

    14 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Carnets de voyage au Mali : Bamako

    Imprimer Catégories : Voyages

    "Première fois en Afrique ?"

    Cette phrase, nous allons beaucoup l'entendre lors de notre séjour au Mali. Comme si elle pouvait justifier de nos yeux perpétuellement écarquillés, ne pouvant croire ce qu'ils voient. Arriver à Bamako-Sénou, l'aéroport, c'est d'abord pour les Toubabs qui viennent de quitter Roissy sept heures plus tôt une amplitude thermique de 35 degrés : moins 5° à Paris, plus 35° à Bamako !

    Ensuite, c'est la découverte d'une capitale africaine. Passé le pont du roi Fahd, arrivant de l'aéroport, on découvre une ville de plus d'un million d'habitants où les rues ressemblent à ça :

    Bamako_rue

    Quelques voies goudronnées et de la latérite écarlate partout ailleurs...

    Où les cabines téléphoniques s'appellent "espoir" :

    Bamako_cabine

    Et les quincailleries aussi d'ailleurs...

    Bamako_quincaillerie

    Où les automobiles côtoient les charrettes tirées par des ânes, où le bétail se tient près des étals... Où Jumbo et Maggi sont les incontournables de la cuisine...

    Bamako_la_rue

    Où les femmes ont un port de reine...

    Bamako_rues

    Où les marchés sont foisonnants, que ce soit celui de Médine, tout empli d'odeurs et curieusement frais sous ses tôles :

    Bamako_m_dine

    Ou la Maison des Artisans :

    Bamako_maison_des_artisans

    Et ses murs de masques :

    Bamako_masques

    Chaque jour, vous m'entendez, chaque jour nous passions au moins une heure au marché [...], l'un des spectacles multicolores dont l'Afrique a le secret.

    [...], main dans la main nous plongions. Le désordre géant était soigneusement protégé du soleil par des auvents de  bambous ou de tôles. Nos yeux prenaient du temps pour s'habituer à la pénombre. L'accoutumance faite, ils s'émerveillaient.

    Tout.

    Tout ce que les habitants de la Terre s'acharnent à produire, pécher ou récolter, l'utile et l'inutile. Tout, arrivé là on ne sait comment, dans la grande ville la plus pauvre du pays le plus pauvre du continent le plus pauvre.

    Tout ou presque.

    Dix-sept espèces de poissons séchés et de l'eau thermale Avène pour les peaux à tendance kératosique, des verres de vision en vrac et des hachoirs à viande allemand, des activateurs biovégétaux du blanchiment de peau (sans hydroquinone), des bicyclettes de Corée et des bassines pleines de globes oculaires sanguinolents, savourés par les mouches en attendant le client, des plaquettes de comprimés sécables Tegretol 400 mg à peine périmés, et des soutiens-gorge démesurés, des pintades égorgées de frais pendues à des roues de mobylette, des tomes III de l'Encyclopaedia Universalis (de "Barrage" à "Causalité") et des foetus de chauve-souris, des peignes de toute taille (rabais pour les dents cassées) et des commodes roses à miroirs incrustés et tiroirs qui ferment... Etc..., etc...

    Et l'ensemble à profusion.[...]

    - Tu vois, Michel, je vais t'apprendre une chose curieuse : plus les pays sont pauvres, plus les marchés sont riches.

    Il réfléchissait, fronçait son petit front.

    - En effet, Maama, ça, c'est curieux !

    Cette surabondance l'enchantait, je le jure, mais lui donnait aussi le vertige. Je le sentais tanguer. Nous nous appuyions tant bien que mal contre une montagne instable de calebasses.

    Éric ORSENNA, Madame Bâ, 2003, éditions Fayard-Stock

    Autres cartes postales : Siby - lever de soleil à Segou - Journée à Ségou - La cuisine de Julienne

    9 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Garden of love (M. MALTE)

    Imprimer Catégories : Ma Bibliothèque... verte !

    Que voilà donc un roman troublant :

    Garden_of_love

    Sa couverture énigmatique d'abord avec ce noir qui envahit tout et semble se délaver en arrivant en haut de la page, ce triangle blanc qui annonce un auteur dont on ne parvient à déterminer la nationalité, un titre en anglais, bref, tout concourt au mystère.

    "Troublant, diabolique même, ce manuscrit qu'Alexandre Astrid reçoit par la poste. Le titre: Garden of love. L'auteur : anonyme. Une provocation pour ce flic sur la touche, à la dérive, mais pas idiot pour autant. Loin de là. Il comprend vite qu'il s'agit de sa propre vie. Dévoyée. Dévoilée. Détruite. Voilà soudain Astrid renvoyé à ses plus douloureux et violents vertiges. Car l'auteur du texte brouille les pistes. Avec tant de perversion que s'ouvre un subtil jeu de manipulations, de peurs et de pleurs. Comme dans un impitoyable palais des glaces où s'affronteraient passé et présent, raison et folie, Garden of love est un roman palpitant, virtuose, peuplé de voix intimes qui susurrent à l'oreille confidences et mensonges, tentations et remords. Et tendent un redoutable piège. Avec un fier aplomb."

    S'ensuit une histoire labyrinthique, pleine de chausse-trappes, où l'on ne sait plus où est le roman, où est la réalité... sachant que les deux sont romans ! Ce livre m'a troublée, désorientée, intriguée : j'ai eu envie d'en savoir plus sur ces personnages étranges, ces deux hommes et cette femme d'une part, héros d'un roman qui n'est autre que le roman de la vie du héros, et sur la complexité du personnage d'Alexandre Astrid d'autre part. En même temps, je l'avoue, le côté emberlificoté de la narration, ce glissement permanent d'un monde à l'autre m'a un peu fatiguée... Un roman intéressant donc, à lire sans doute, mais un exercice de style plus qu'un policier palpitant.

    J'aurais dû me douter qu'il y avait un putain de fantôme pour m'envoyer ses voeux.

    Il y avait longtemps que je n'attendais plus de lettres de personne. Même à cette période de l'année. J'avais coupé tous les ponts et je ne voyais pas qui se serait donné la peine de ramer pour venir jusqu'à moi.

    Tout ça pour dire que je jetais un oeil à ma boîte environ tous les trente-six du mois, juste pour savoir combien je devais aux uns et aux autres. C'est presque un hasard si j'ai découvert le paquet. C'aurait pu se faire encore plus tard.

    C'était une enveloppe en papier kraft, assez épaisse. Mon nom et mon adresse libellés à la main : M. Alexandre Astrid, 106 chemin des Carmes... Pas de nom d'expéditeur. [...]

    J'ai fini par me décider. J'ai pris un couteau de cuisine et je lui ai ouvert le ventre d'un coup sec.

    L'enveloppe contenait une pile de feuillets imprimés. Papier machine, format A4. Le texte était tapé sur ordinateur, les pages non reliées entre elles et numérotées. L'ensemble se présentait comme un roman ou un récit intitulé :

    So I turn'd to the Garden of Love

    That so many sweet flowers bore...

    Si on peut appeler ça un titre. L'auteur avait omis de signer son oeuvre.

    J'ai regardé l'heure, par réflexe. Je n'avais rien de plus urgent à faire. Je me suis assis et j'ai commencé à lire.

    Cent cinquante-trois pages en tout. Ça m'a pris la matinée. Je m'arrêtais de temps en temps pour une pause-café. Quand j'étais au bord de l'implosion. Certains passages m'ont dévasté. Des coups à bout portant. Impact garanti - espèce d'enfoiré ! - J'ai serré les dents. J'ai vidé la cafetière. Je suis allé jusqu'au bout. Après la dernière page, je me suis affalé contre le dossier.

    "Espèce d'enfoiré !" j'ai craché pour la quinzième fois.

    Marcus MALTE, Garden of Love, 2008, éditions Zulma.

    4 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Non, je ne connais pas l'Afrique...

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Non, je ne connais pas l'Afrique (noire)

    M - Mama Sam

    Mais j'y vais...

    En attendant, je serai .

    4 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Pavé d'églefin à la tomate

    Imprimer Catégories : Poissons

    De temps en temps, il me prend l'idée de me dire : "Tiens, si je regardais où en est mon congélateur ?" C'est vrai, ce serait bête de laisser passer des coquilles Saint Jacques tout ça parce qu'on aurait oublié la date de péremption. Et puis plus le congél' est plein, moins on y voit clair, alors... C'est ainsi que j'en ai extirpé des pavés d'églefin. Bof bof, rien de bien sexy, qu'en faire ?

    J'ai alors pensé à l'accommoder à la tomate, avec thym et oignons pour faire soleil, et du riz, pour charmer les enfants. Voici donc les :

    PAVES D'ÉGLEFIN A LA TOMATE

    Pour 4, il faut :

    • 4 pavés d'églefin surgelés
    • une boîte de tomate en cube
    • quelques branches de thym
    • une petite carotte
    • un oignon
    • une pincée de sucre roux
    • sel et poivre
    • huile d'olive

    Peler et découper en petits dés l'oignon et la carotte. Verser deux cuillères d'huile d'olive dans une poêle profonde et y faire revenir les oignons quelques minutes avant d'ajouter les carottes. Laisser mijoter quelques minutes.

    Ajouter la tomate, bien mélanger, poivrer, sucrer et émietter le thym. Laisser mijoter à feu doux une vingtaine de minutes.

    Faire chauffer une casserole d'eau bouillante et y plonger les poissons encore dans leur sachet pendant huit minutes.

    Vérifier la sauce tomate et la saler à votre goût.

    Dresser les assiettes avec le poisson, le riz (que vous aurez fait cuire parallèlement) et napper de sauce.

    Eglefin___la_concass_e_de_tomate

    Remarques :

    • Les poissons peuvent attendre sagement dans leur sachet (et dans l'eau chaude), ce qui permet d'avoir un plat qu'on sert au dernier moment.
    • Évidemment, ça marche avec tous les poissons blancs !
    4 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Quand la Chine rencontre l'Italie : le pak choi aux anchois

    Imprimer Catégories : Légumes

    J'ai conscience de l'exotisme de mon titre mais cependant, l'évidence est là : il s'agit bien d'une rencontre - fructueuse - entre Orient et Occident, entre Chine et Italie. L'idée m'est venue l'autre samedi, alors que je me trifouillais les méninges afin de savoir comment accommoder les choux chinois du mon panier des Bios de Feuilly. Oh, bien sûr, j'aurais pu ressortir ma recette de pak choi caramélisé, mais c'était déjà presque routinier. Non, il fallait autre chose. Un truc qui dépayse vraiment. Genre... la cuisine méditerranéenne !

    Je m'en suis allée farfouiller du côté de ma Cuillère d'argent. Et là, je suis partie d'un constat simple : le pak choi, ça ressemble beaucoup aux bettes. Or le chou chinois n'existe pas dans la cuisine italienne (j'en entends déjà ricaner). Par contre, la bette, oui ! Cherchons donc une recette qui mette en scène des bettes et qui change de l'éternelle béchamel. Et c'est ainsi que j'ai trouvé une recette de bietole con le acciughe. Voici donc le :

    PAK CHOI A L'ITALIENNE

    Pour 4, il faut :

    • un kilo de pak choi
    • 4 anchois au sel
    • 3 cuillères à soupe d'huile d'olive
    • une gousse d'ail hachée
    • du sel et du poivre

    Préparer le pak choi en ôtant les feuilles et le débiter en tronçons de cinq centimètres. Les laver puis les cuire à la cocotte-minute pendant quatre minutes dans de l'eau salée. Bien égoutter.

    Rincer les anchois à l'eau froide et les découper en tous petits morceaux. Peler la gousse d'ail.

    Faire chauffer deux cuillères à soupe d'huile d'olive et y cuire l'ail écrasé et les anchois en les écrasant bien. Ajouter les côtes bien égouttées et laisser mijoter cinq minutes environ en remuant régulièrement.

    Saler et poivrer si besoin et ajouter éventuellement la dernière cuillère d'huile d'olive au moment de servir.

    pak_choi_italien

    Remarques :

    • Vous pouvez ajouter un peu de parmesan au moment de servir.
    • Le pak choi prend une texture fondante qui se marie à merveille avec les anchois.
    2 commentaires Pin it! Lien permanent
  • Zoli (C. Mc CANN)

    Imprimer Catégories : Ma Bibliothèque... verte !

    Le hasard a voulu que LE POINT du 7/02/08 consacre un article aux Roms, ces "parias de l'Europe", article qui détaillait la condition des Roms, ces "éternels indésirables". Or justement, j'avais refermé la veille :

    Zoli

    "Les plaines de Bohème à la France, en passant par l'Autriche et l'Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d'amour, de trahison et d'exil, le portrait tout en nuances d'une femme insaisissable. Porté par l'écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l'univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l'Europe du XXe siècle.

    Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s'enfoncent dans l'eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.

    Quelques années plus tard, Zoli s'est découvert des talents d'écriture. C'est le poète communiste Martin Stránský qui va la remarquer et tenter d'en faire une icône du parti. Mais c'est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace, Swann veut l'aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent.

    Alors, parce qu'il ne peut l'avoir, Swann va commettre la pire des trahisons..."

    A lire la quatrième de couverture, le roman avait le souffle romanesque des grandes épopées. A la lecture, je serais un peu plus nuancée. Le personnage de Zoli, orpheline au prénom de garçon devenue poétesse, est certes complètement romanesque ; sa conquête de l'indépendance - dont elle paiera le prix - est captivante ; cependant, l'histoire de Zoli (inspirée d'une poétesse qui a elle bien existé : Bronislava Wajs) étant étroitement liée à celle du peuple tzigane, Colum McCANN mène de front ces deux épopées, ce qui ne va pas sans entraîner certaines lourdeurs dans sa narration.

    La première partie est édifiante : c'est l'enfance de Zoli, seule rescapée du massacre de sa famille (et du reste de la tribu) avec son grand-père, qui parcourt l'Europe de l'Est de tribu en tribu. Elle deviendra chanteuse, puis poétesse, pour son bonheur et son malheur. Colum McCANN dévoile ici la condition des Roms sous le régime nazi, puis après, la volonté de les intégrer progressivement et de les sédentariser. Ce qui sera développé dans la deuxième partie, où Zoli, bannie par son peuple, est condamnée à fuir, toujours vers l'ouest. Elle laissera son peuple, qui ira s'entasser dans des tours en périphérie des villes. Et puis enfin, on le retrouvera à la fin de sa vie, épouse heureuse et mère d'une fille installé en France et organisant une conférence sur le peuple rom.

    Ce que j'ai apprécié dans ce roman, c'est l'empathie que son auteur a su créé avec son personnage principal : on suit Zoli, on partage ses sentiments, on la comprend. Ce qui est d'autant plus méritoire que ce personnage est à cent lieux de nos petites vies sédentaires. On y découvre un univers très codifié, des traditions très lourdes et c'est tout à la fois étrange, passionnant et dérangeant. On ne peut s'empêcher d'éprouver des sentiments très divers à la lecture de Zoli : on éprouve de la compassion, voire de la culpabilité envers cette population tsigane qui a toujours connu l'exil, et en même temps, on songe à ces silhouettes qui mendient aux feux rouges, à ces mères assises sur les trottoirs, leurs enfants dans les bras, à ces baraquements en périphérie des villes. Et puis reste l'image d'un peuple fier, qui refuse de se laisser abattre et reste debout, à l'image de cette confession de Zoli à sa fille :

    A condition d'y mettre le sucre et les larmes, on leur fait avaler n'importe quoi. Ils s'en pourlèchent et, dans leur bouche, le sucre et les larmes font une pâte qu'ils appellent compassion. Essaie un jour, chonorroeja, tu te sentiras peut-être fondre toi-même.

    Je n'arrive pas à expliquer pourquoi, si nombreux, ils nous ont détestés avec tant de ferveur et pendant tant d'années. Si j'y arrivais, ça rendrait les choses encore bien trop faciles. Ils nous font taire en nous coupant la langue, ensuite ils viennent nous demander les réponses. Ils refusent de penser par eux-même, et ils méprisent ceux qui ont des idées. Ils ne se sentent bien qu'avec un fouet au dessus de la tête et, la plupart du temps, notre arme la plus dangereuse n'est qu'une chanson. Je suis pleine du souvenir de ceux qui ont vécu et de ceux qui sont morts. Nous avons aussi nos couillons et nos démons, chonorroeja, mais la haine des autres, autour et partout, nous rassemble. Montre-moi un seul coin de terre dont nous ne sommes pas partis, d'où nous ne partirons pas, un seul endroit qu'il n'a pas fallu éviter. Si j'ai maudit beaucoup des nôtres, nos supercheries, notre double langage, ma propre vanité et la propre bêtise, le pire d'entre nous ne s'est jamais retrouvé avec les pires d'entre eux. Ils nous appellent leurs ennemis pour n'avoir pas à se regarder. Ils retirent la liberté de l'un pour la donner à l'autre. Ils transforment la justice en vengeance mais continuent de l'appeler justice. On attend de nous qu'on lise l'avenir, ou du moins qu'on lui vide les poches. Ils nous rasent la tête, nous traitent de voleurs, de menteurs, d'ordures, et nous demandent ensuite pourquoi on ne ferait pas comme eux.

    Colum McCANN, Zoli, 2007, Belfond.

    1 commentaire Pin it! Lien permanent
  • Le retour de la femme-objet ou comment se fondre au décor...

    Ils sont fous, ces Japonais... Feuilletant le denier Marie-France, voici ce sur quoi je suis tombée :

    svSKIRT_wideweb__470x186_0

    La styliste Aya TSUKIOKA a imaginé LA tenue de camouflage par excellence : la jupe-distributeur de boisson ! Une menace potentielle au coin de la rue ? et hop, on dénoue le lien, on relève ses jupes et nous voilà grimée en distributeur de boisson, ni vu ni connu - ou presque...

    A côté, Inspecteur Gadget, c'est une série réaliste...

    4 commentaires Pin it! Lien permanent
  • De la conduite sous GPS et chips de betterave

    Imprimer Catégories : Apéritif

    J'ai eu récemment l'occasion d'utiliser ces petits appareils devenus si tendance depuis quelques temps : les GPS. C'est fou de constater comme ce système de positionnement mondial (car telle est la traduction de Global Positioning System) a réussi à faire croire à tout un chacun qu'il est indispensable et, ce faisant, à décérébrer celui qui tient le volant.

    Car depuis que j'ai pratiqué, j'ai compris. J'ai compris pourquoi les gens autour de moi conduisent comme des pieds, déboîtent sans vérifier qu'une pauvre automobile se tient juste à côté d'eux ou vous coupent brutalement la route pour emprunter la sortie située 200 mètres plus loin ; c'est qu'une douce voix un peu métallique leur a susurré : "Placez-vous-sur-la-file-de-droite" - "Roulez-sur-deux-cents-mètres." - "Tournez-à-gauche" (alors que le périphérique affiche trois voies et aucune autre indication...

    Ajoutez à cela que le conducteur, l'air de rien, tente de jeter un oeil sur l'écran 4 centimètres par 4 de son fameux GPS, vous comprendrez ainsi pourquoi ledit individu est infoutu de conduire sans être un potentiel danger public... Ah, j'oubliais : le GPS, ça perd son signal dans les tunnels ! Donc quand vous êtes - au hasard - dans un long tunnel, genre avec plusieurs sorties A L'INTÉRIEUR MÊME du tunnel, eh ben comment vous la savez quelle est la bonne, puisque la machine se contente d'annoncer : "pas de signal valide" ???

    Tout ça pour dire que, si le progrès va vite, nos pauvres cerveaux humains peuvent encore servir à quelque chose... Histoire de fêter cette bonne nouvelle, je propose de boire un coup... et d'accompagner ça avec un truc rigolo, original et délicieux. Voici donc les :

    CHIPS DE BETTERAVE

    Pour une vingtaine de chips, il faut :

    • une betterave
    • du sel
    • une friteuse

    Peler la betterave. La trancher très fine à l'aide d'une mandoline.

    Plonger les jolis pétales violets obtenus dans un bain de friture durant une petite minute environ.

    Égoutter sur du papier absorbant et saler immédiatement.

    Déguster rapidement.

    chips_betterave

    Remarques :

    • Après le cake, une autre façon de faire manger de la betterave aux enfants... et aux autres !
    • C'est délicieux, sans doute un peu calorique, mais le croustillant de la chips associée à la douceur sucrée de la betterave...

    10 commentaires Pin it! Lien permanent
  • L'atelier-bugnes de Mardi-Gras ou comment lutter contre le "j'sais pas quoi faire"

    Imprimer Catégories : Desserts

    Scène de la vie quotidienne hier soir, à la sortie de l'école : "Tu sais quoi ? eh bien  la maîtresse est malade, alors on n'a pas de devoirs !

    - C'est super, non ? m'enquis-je d'un ton presque sceptique à regarder la moue de ma progéniture énonçant ça.

    - Nooooon, c'est trop nul ! Comme je peux pas regarder la télé, je vais m'ennuyer !"

    Le grand mot est lancé : ENNUI. "J'sais pas quoi faire, quesque j'peux faaaaaire..." Ce n'est plus une interrogation mais un constat. D'ailleurs, même le petit de deux ans et demi s'y est mis : l'autre soir, je le pose dans son bain et je le vois se prendre le menton dans les mains d'un air malheureux en gémissant : "Ch'sais pas quoi faaaire..."

    "Bon, alors les enfants, je vous propose un truc, lançai-je à la cantonade après le goûter. Demain c'est Mardi-Gras, on va faire des bugnes ! " Et là, la mauvaise foi absolue : "Boooon, si ÇA te fait plaisir..."

    Ben tu parles ! Faire les bugnes avec deux nains dans les jambes, si ça me fait plaisir ! Sauf qu'on est à Lyon et qu'ici, PAS DE MARDI-GRAS SANS BUGNES ! J'avais déjà proposé la recette dodue, on passe maintenant à la recette plate. Voici donc les :

    BUGNES

    Pour 50 bugnes, il faut :

    • 250 g de farine
    • 50 g de beurre
    • 50 de sucre en poudre
    • 3 oeufs
    • le zeste d'un demi-citron
    • de la fleur d'oranger au goût de chacun

    Travailler le beurre et la farine comme une pâte brisée.

    Ajouter le sucre, le zeste de citron et les oeufs. Bien mélanger puis terminer par la fleur d'oranger. La pâte doit former une boule que vous mettrez un petit moment au frais pour qu'elle durcisse.

    Étaler la pâte, la découper en n'oubliant pas de pratiquer une incise au centre pour "nouer" la bugne.

    Faire frire jusqu'à ce qu'elles soient légèrement dorées.

    cuisine,dessert

    Remarques :

    • La recette est celle de ma copine Anne, qui la trouvée sur Marmiton.
    • Mais l'idée géniale de ma copine, c'est d'utiliser la machine à pâte pour étaler : on obtient ainsi des bugnes hyper fines !
    14 commentaires Pin it! Lien permanent