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  • "Pourtant, que la montagne est beeeelle"

    Oui, mais moi, j'aime pas la montagne ! La montagne, ça ne me gagne pas du tout, ça me déprime ! Tous ces sommets enneigés, hérissés tout autour de moi, ça me rend claustro !

    Je déteste me geler dans la neige. La neige, ça mouille, ça fait glisser, c'est l'horreur !

    J'aime pas la montagne ! Je déteste passer trois heures pour m'équiper avant de mettre le nez dehors et ressembler au bonhomme Michelin. On a tous l'air ridicule, engoncés dans nos épaisseurs de vêtements !

    Quand il faut beau, ça pique les yeux, ça brûle la peau, il faut se tartiner de trucs blanchâtres sur la face, on a les joues écarlates, la trogne avinée.

    Quand il neige à pleines bourrasques, ça pique les yeux, ça brûle la peau, on a le faciès paralysé !

    Je suis maso, j'aime pas la montagne et pourtant j'y pars, pas plus tard qu'aujourd'hui. Parce que "c'est bon pour les enfants", parce que je vis entouré de fondus de la glisse...

    Parce que la montagne, c'est supportable avec un vin chaud, une crêpe au chocolat, une râclette, une fondue, de l'Apremont...

    Et j'aime pas la montagne, parce que je vais en revenir avec des kilos !

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  • Mini-baguettes viennoises aux pépites de chocolat

    Imprimer Catégories : Desserts

    Chose promise, chose due !

    Ayant affiché la couverture du dernier livre que je me sois acheté, Viennoiseries, la moindre des choses était que je ne l'essayasse avant de partir pour les cîmes enneigées.

    Nous avons la chance (certains diraient le contraire...) de vivre nombreux actuellement. Ce qui implique de grandes tablées. Donc de l'appétit car, c'est bien connu, la convivialité aiguise les assiettes. Les goûters sont donc inévitables. Toutefois, nous sommes tous soucieux de notre ligne (c'est drôle, j'entends ricaner...) et dans "viennoiseries", on entend souvent "beurre". J'ai donc cherché dans mon bouquin une viennoiserie light, je sais, c'est de l'ordre de l'euphémisme, et alors ?

    C'est ainsi que mon choix s'est porté sur les mini-baguettes viennoises aux pépites de chocolat. Bien sûr, j'ai modifié la recette ! à croire que ce bouquin n'avait jamais entendu parler de MAP ! Vous me voyez "tamiser la farine au dessus d'un saladier", "creuser un puits", "étirer la pâte pendant un quart d'heure" de mes blanches mains ? non, bien sûr, j'ai adapté. Et le résultat, ce sont ces :

    MINI-BAGUETTES VIENNOISES AUX PEPITES DE CHOCOLAT

    (Version MAP)

    Il faut, pour 4 petites choses oblongues d'une trentaine de centimètres :

    • 260 g de farine
    • 15 cl de laitbaguette_viennoise_002
    • 1 cuillère à soupe (bombée) de sucre
    • 1/2 cuillère à café de levure de boulanger lyophilisée
    • 30 g de beurre
    • 40 g de pépites de chocolat
    • 2 pincées de sel

    Verser dans la MAP le lait, le sel, la farine, le sucre, la levure, le beurre et programmer pour un pétrissage (mon classique 1h30).

    Au bout d'une heure trente (ou plus, si vous avez autre chose à faire), reprendre la pâte pour la pétrir rapidement avant de la diviser en 4. Former des boudins que vous déposerez sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.

    Tracer 6 incisions parallèles sur les pains et les laisser lever une petite heure (moi, ce fut moins, ON avait faim !) dans le four avant de les faire cuire 20 minutes à 190° (chaleur tournante), avec un récipient d'eau, bien sûr !

    Consommer encore un peu tiède, avec les pépites fondantes...

    baguette_viennoise_003

    Photo en coupe pour Gracianne ;-)

    Version imprimable : MINI_BAGUETTES_VIENNOISES1.doc

    Imprimer_la_recette

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  • Petits pains à la figatelle (Expérience panifique 3)

    Imprimer Catégories : Pains

    L'autre soir, c'était repas corse. J'ai la chance d'avoir deux belles-soeurs qui me font voyager, l'une dans l'Aubrac, l'autre en Corse.

    On a donc commencé avec le muscat du Cap-Corse en apéritif, avant d'enchaîner sur la soupe corse (à tomber !) dontpain___la_figatelle_006 j'essaierai de me procurer la recette dans les plus brefs délais et dont voici, à défaut, la photo...

    Quand on m'a dit, "Ne te préoccupe de rien, on amène tout", je me suis dit que la moindre des choses était bien de fournir le pain. J'ai donc confectionné des petits pains individuels pour accompagner ladite soupe, un véritable repas soi-dit en passant...

    Comme mon frère et sa promise nous avaient rapporté en Décembre de la figatelle (ou figatellu), petite saucisse à faire griller au feu de bois avant de la consommer dans du pain. Or nous n'avons pas de feu de bois... Mais qu'à cela ne tienne, il n'y a qu'à la mettre tout de suite dans le pain ! Je l'ai donc taillée en petits dés et incorporée à la pâte durant le pétrissage.

    Le résultat ? délicieux ! d'abord l'odeur du pain à la saucisse dans toute la maison, ensuite le pain avec la soupe... Le repas s'est terminé avec le fiadone, léger et délicatement citronné.

    Ah, j'oubliais : dans son trip "Peuples en revendication", mon mari avait cru bon d'accompagner le repas d'un excellent Irouléguy du pays basque...

    Voici donc la recette des :

    PETITS PAINS A LA FIGATELLEpain___la_figatelle_001

    Il faut :

    • 500 g de farine bise type 80
    • 1 cuillère à soupe de sel
    • 1 cuillère à soupe de levain en poudre
    • 300 g d'eau environ
    • Une figatelle taillée en petits dés

    Mettre dans la MAP l'eau, le sel, la farine et le levain.

    Programmer la machine en pétrissage (1h30) et ajouter, quand la pâte a commencé à former la boule, les petits dés de saucisse.

    Quand la MAP a sifflé, signe qu'il est temps de s'en occuper, sortir la masse et la pétrir rapidement avant de former 8 petits pains ronds.

    Les laisser lever une bonne heure avant d'enfourner et de cuire 40 minutes à 190°, en n'oubliant de remplir d'eau un plat dessous.

    Laisser refroidir sur une grille et présenter.

    pain___la_figatelle_003

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  • Viennoiseries

    Imprimer Catégories : Lectures

    Mon dernier achat :

    2016209593.08.lzzzzzzz

    La suite - concrète et croustillante - est à venir...

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  • Repas dans les bois chez George Sand

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Disons-le d'emblée, George Sand n'a jamais été ma tasse de thé. Dans la série "Femmes de lettres émancipées", j'ai toujours préféré Colette à Georges et Claudine à la niaiseuse Petite Fadette.

    Cela dit, farfouillant hier parmi les livres de ma belle-mère, j'ai découvert une anthologie de textes de Sand en Librio, intitulée Scènes gourmandes, repas et recettes du Berry. Bien évidemment attirée par l'adjectif, je m'y suis plongée et j'en ai retenu quelques textes, dont cet extrait des Maîtres sonneurs :

    REPAS DANS LES BOIS CHEZ LES MAÎTRES SONNEURSma_tres_sonneurs

    Cependant, comptant sur l'arrivée de la mère à Joseph, ou sur celle du père Brulet, Thérence avait souhaité leur donner leurs aises, et, dès la veille, s'était approvisionnée à Mesples. Elle venait d'allumer le feu sur la clairière et avait convié ses voisines à l'aider. C'étaient deux femmes de bûcheux, une vieille et une laide. Il n'y en avait pas plus dans la forêt, ces gens n'ayant ni la coutume ni le moyen de se faire suivre aux bois, de leurs familles.

    Les loges voisines, au nombre de six, renfermaient une douzaine d'hommes, qui commençaient à se rassembler sur un tas de fagots pour souper en compagnie les uns des autres, de leur pauvre morceau de lard et de leur pain de seigle ; mais le grand bûcheux, allant à eux, devant que de rentrer chez lui poser ses outils et son tablier, leur dit avec son air de brave homme :

    - Mes frères, j'ai aujourd'hui compagnie d'étrangers que je ne veux point faire pâtir de nos coutumes ; mais il ne sera pas dit qu'on mangera le rôti et boira le vin de Sancerre à la loge du grand bûcheux sans que tous ses amis y aient part. Venez, je veux vous mettre en bonne connaissance avec mes hôtes, et ceux de vous qui me refuseront me feront de la peine.

    [...] On apporta de la viande grillée, des champignons jaunes très beaux, dont je ne pus me décider à goûter, encore que je visse tout ce beau monde en manger sans crainte ; des oeufs fricassés avec diverses sortes d'herbes fortes, des galetons de pain noir, et des fromages de Chambérat, renommés en tout le pays. Tous les assistants firent bombance, mais d'une manière bien différente de la nôtre. Au lieu de prendre leur temps et de ruminer chaque morceau, ils avalaient quatre à quatre comme gens affamés, ce qui, chez nous, n'eût point paru convenable, et ils n'attendirent point d'être repus pour chanter et danser au beau milieu du festin.

    Ces gens, d'un sang moins rassis que le nôtre, semblaient ne pouvoir tenir en place. ils ne patientaient point le temps qu'on leur fît offre de quelque plat. ils apportaient leur pain pour recevoir le fricot dessus, refusaient les assiettes, et retournaient se percher ou se coucher ; d'aucuns aussi mangeaient debout, d'autres en causant et gesticulant, chacun racontant son histoire, ou disant sa chansonnette. C'étaient comme abeilles bourdonnant autour de la ruche ; j'en étais étourdi et ne me sentais pas festiner.

    Malgré que le vin fût bon et que le grand bûcheux ne l'épargnât point, personne n'en prit plus qu'il ne fallait, chacun étant à sa tâche et ne voulant point se mettre à bas pour le travail du lendemain. Aussi la fête dura peu ; et, bien qu'au milieu elle parût vouloir être folle, elle finit de bonne heure et tranquillement. [...]

    Les Maîtres sonneurs, 1853.

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  • Fougasse (ou fouace) à la MAP

    Imprimer Catégories : Desserts

    aubrac_2005_033L'Aubrac, je connaissais. De nom. Toute la famille de ma belle-soeur en est originaire, alors vous pensez, l'Aubrac, j'en avais entendu parler ! Et même à table : aligot, tome, fougasse... et j'en passe. Avouons-le, pour moi, jusqu'à l'été dernier, l'Aubrac, c'était cette région rude, voire hostile l'hiver, où la nature n'hésitait pas à reprendre le dessus, et avec quelle vivacité !

    Sauf que l'été dernier, j'y suis allée, dans l'Aubrac. Et que j'ai découvert des paysages à tomber, une nature fabuleuse, un terroir unique, bref, j'ai adoré ! Certains paysages m'ont même rappellé l'Ecosse, c'est vous dire la profondeur de mon attachement.

    aubrac_2005_026_panoramique

    C'est pourquoi, lorsque me promenant sur la toile, j'ai découvert sur le blog de Julie une recette de fouace, je me suis dit "C'est pour moi !". Des souvenirs de petit déjeuner me sont revenus, de belles tranches de fougasses tartinées, beurrées et confiturées, ou avec un carré de chocolat pour le goûter...

    Oui mais voilà, la gourmandise n'exclut pas la flemme... Et je me suis dit (car je me parle beaucoup...) : "Après tout, tu as une MAP, pourquoi ne pasaubrac_2005_008 l'utiliser ? puisqu'il s'agit de pétrir, autant que la bête le fasse !"

    J'ai donc adapté la recette de Julie, c'est-à-dire qu'au lieu de mêler successivement les ingrédients avec amour, je les ai entassé dans la machine, que j'ai programmé 1h30, et hop ! Mon plus grand effort a été de verser la pâte dans un saladier pour la laisser lever une nuit. Voici donc ma recette de :

    FOUGASSE A LA MAP

    Il faut :

    • 500 g de farinefougasse_008
    • 125 g de sucre
    • 60 g de beurre demi-sel
    • 1 cuillère à soupe de levain en poudre (ou un sachet de levure de boulanger)
    • 3 oeufs
    • 1 cuillère à soupe d'eau de fleur d'oranger
    • 40 cl de lait (en fait, ça fait environ 3 cm au fond de la cuve...)

    Verser dans la MAP le lait, la farine, le sucre, le levain, le beurre fondu, la fleur d'oranger et casser les trois oeufs.

    Programmer pour le pétrissage uniquement : 1h30, temps de levée compris.

    aubrac_2005_007

    Verser la pâte ainsi obtenue (plutôt liquide et TRES collante) dans un grand saladier. Le recouvrir d'un linge et le laisser reposer dans le four éteint toute la nuit.

    Le matin, s'extasier devant la pâte gonflée puis la pétrir rapidement avant de la disposer sur une tôle. Les fougasses de Nasbinals (les seules que je connaisse) ont une forme oblongue, j'ai donc vaguement donné une forme oblongue à ma pâte que j'ai laissé de nouveau reposer une bonne heure dans le four, toujours éteint.

    Avant d'enfourner, badigeonner la surface de lait.

    Faire cuire à 180° pendant 20 à 25 mn, plus si vous l'aimez plus dorée.

    aubrac_2005_078

    Déguster...

    fougasse_010

    Imprimer_la_recette

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  • Délices d'Oléron

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    imagesDiscutant ce matin avec un collègue et néanmoins ami qui me parlait de son désir de partir cet été sur l'Île d'Oléron, je ne pus m'empêcher de m'enflammer, les souvenirs gourmands me revenant à pleines papilles : "Surtout, achète les galettes à l'angélique de la boulangerie du Château-d'Oléron !" (celle à l'angle de la rue donnant sur une petite place et dont j'ai oublié le nom) : un vrai bonheur que cette galette dorée, fondante, et les petits morceaux d'angélique confits...

    "Et puis surtout, pense à acheter tes huîtres aux petites boutiques : que du bonheur ! on y allait tous les soirs..." Mais toute à mes souvenirs gustatifs, que dis-je... gastronomiques, j'en oubliais l'essentiel : surtout, Fabien, n'oublie pas de passer à La Côtinière.

    Là, tu trouveras le bonheur pour accompagner tout ça : le petit vin blanc de pays de Papineau, un délice qui se boit sans soif, bien frais, avec les huîtres ou sans, ou avec autre chose, ou tout seul ! Chez Papineau, tu trouveras aussi du Pineau, c'est presqu'une évidence, du blanc, du rouge, et du cognac aussi.

    Maintenant, il ne te reste plus qu'à trouver la maison de vacances...

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  • Noces chez la Comtesse

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    succ_sComme beaucoup de petites filles, je fus une fervente lectrice de la Comtesse de Ségur (souvenez-vous, née Rostopchine). Je ne saurai d'ailleurs que trop vous conseiller un excellent livre qui passe en revue tous les classiques des bibliothèques rose et verte (Les Grands Succès des bibliothèques rose et verte : Le Club des Cinq, Fantômette, Oui Oui et les autres)...

    Parmi les souvenirs les plus marquants que j'ai conservés de cette chère Comtesse, il y a les descriptions de festins. J'ai d'ailleurs retrouvé un extrait de L'Auberge de l'Ange-Gardien, où le Général Dourakine offre le repas de mariage à un couple "bien méritant" (comme toujours chez le Comtesse...). Voici :

    LE REPAS DE NOCES

    Une salle immense s'offrit à la vue des convives étonnés et d'Elfy enchantée. La cour avait été convertie en salle à 9782012006126manger; des tentures rouges garnissaient tous les murs; un vitrage l'éclairait par en haut; la table, de cinquante-deux couverts , était splendidement garnie et ornée de cristaux, de bronzes, de candélabres, etc.

    Le général donna le bras à Elfy qu'il plaça à sa droite; à sa gauche, le curé; près d'Elfy, son mari; près du curé, le notaire. En face du général, Mme Blidot; à sa droite, Dérigny et ses enfants; à sa gauche, le maire et l'adjoint. Puis les autres convives se placèrent à leur convenance.

    " Potages: bisque aux écrevisses ! potage à la tortue ! " annonça le maître d'hôtel.

    Tout le monde voulut goûter des deux pour savoir lequel était le meilleur; la question resta indécise. Le général goûta, approuva, et en redemanda deux fois. On se léchait les lèvres; les gourmands regardaient avec des yeux de convoitise ce qui restait des potages inconnus et admirables.

    " Turbot sauce crevette ! saumon sauce impériale ! filets de chevreuil sauce madère ! "

    Le silence régnait parmi les convives; chacun mangeait savourait; quelques vieux pleuraient d'attendrissement de la bonté du dîner et de la magnificence du général. Le citoyen qui connaissait si bien Paris et ses théâtres approuvait tout haut :

    " Bon ! très bon ! bien cuit ! bonne sauce ! comme chez Véry. "

    " Ailes de perdreaux aux truffes ! "

    Mouvement général; aucun des convives n'avait de sa vie goûté ni flairé une truffe; aussi le maître d'hôtel s'estima-t-il fort heureux de pouvoir en fournir à toute la table; le plat se dégarnissait à toute minute; mais il y en avait toujours de rechange grâce à la prévoyance du général qui avait dit :

    " Nous serons cinquante-deux; comptez sur cent quatre gros mangeurs et vous n'aurez pas de restes. "

    " Volailles à la suprême ! " reprit le maître d'hôtel quand les perdreaux et les truffes eurent disparu sans laisser de traces de leur passage.

    Jacques et Paul avaient mangé jusque-là sans mot dire. À la vue des volailles ils reconnurent enfin ce qu'ils mangeaient.

    " Ah ! voilà enfin de la viande, s'écria Paul.

    - De la viande ? reprit le général indigné; où vois-tu de la viande, mon garçon ? "

    JACQUES: Voilà, général ! dans ce plat. Ce sont les poulets de tante Elfy.

    LE GÉNÉRAL, indigné: Ma bonne madame Blidot, de grâce, expliquez à ces enfants que ce sont des poulardes du Mans, les plus fines et les plus délicates qui se puissent manger !

    ELFY, riant: Croyez-vous, général, que mes poulets ne soient pas fins et délicats ?

    - Vos poulets ! vos poulets ! reprit le général contenant son indignation. Mon enfant, mais ces bêtes que vous mangez sont des poulardes perdues de graisse, la chair en est succulente….

    ELFY: Et mes poulets ?

    LE GÉNÉRAL: Que diantre ! vos poulets sont des bêtes sèches, noires, misérables, qui ne ressemblent en rien à ces grasses et admirables volailles.

    ELFY: Pardon, mon bon général; ce que j'en dis, c'est pour excuser les petits, là-bas, qui ne comprennent rien au dîner splendide que vous nous faites manger.

    LE GÉNÉRAL: Bien, mon enfant ! ne perdons pas notre temps à parler, ne troublons pas notre digestion à discuter, mangeons et buvons. "

    Le général en était à son dixième verre de vin; on avait déjà servi du madère, du bordeaux-Laffite, du bourgogne, du vin du Rhin : le tout première qualité. On commençait à s'animer, à ne plus manger avec le même acharnement.

    " Faisans rôtis ! coqs de bruyère ! gélinottes ! "

    Un frémissement de surprise et de satisfaction parcourut la salle. Le général regardait de l'air d'un triomphateur tous ces visages qui exprimaient l'admiration et la reconnaissance.

    Succès complet; il n'en resta que quelques os que les mauvaise dents n'avaient pu croquer.

    " Jambons de marcassin ! homards en salade ! "

    Chacun goûta, chacun mangea, et chacun en redemanda. Le tour des légumes arriva enfin; on était à table depuis deux heures. Les enfants de la noce, avec Jacques et Paul en tête, eurent la permission de sortir de table et d'aller jouer dehors; on devait les ramener pour les sucreries. Après les asperges, les petits pois, les haricots verts, les artichauts farcis, vinrent les crèmes fouettées, non fouettées, glacées, prises, tournées. Puis les pâtisseries, babas, mont-blanc, saint-honoré, talmouses, croque-en-bouches, achevèrent le triomphe du moderne Vatel et celui du général. Les enfants étaient revenus chercher leur part de friandises et ils ne quittèrent la place que lorsqu'on eut bu aux santés du général, des mariés, de Mme Blidot, avec un champagne exquis, car la plupart des invités quittèrent la table en chancelant et furent obligés de laisser passer l'effet du champagne dans les fauteuils où ils dormirent jusqu'au soir.

    À la fin du dîner, après les glaces de diverses espèces, les ananas, les fruits de toutes saisons, les bonbons et autres friandises, Elfy proposa de boire à la santé de l'artiste auteur du dîner merveilleux dont on venait de se régaler. Le général reçut cette proposition avec une reconnaissance sans égale. Il vit qu'Elfy savait apprécier une bonne cuisine, et, dans sa joie, il la proclama la perle des femmes. On but cette santé devant le héros artiste, que le général fit venir pour le complimenter, qui se rengorgea, qui remercia et qui se retira récompensé de ses fatigues et de ses ennuis.

    La journée s'avançait; le général demanda si l'on n'aimerait pas à la finir par un bal. On accepta avec empressement; mais où trouver un violon ?

    Personne n'y avait pensé.

    " Que cela ne vous inquiète pas ! ne suis-je pas là, moi ? Allons danser sur le pré d'Elfy; nous trouverons bien une petite musique; il n'en faut pas tant pour danser; le premier crincrin fera notre affaire. "

    La noce se dirigeant vers l'Ange-Gardien qu'on trouva décoré comme la veille. On passa dans le jardin. Sur le pré étaient dressées deux grandes tentes, l'une pour danser, l'autre pour manger; un buffet entourait de trois côtés cette dernière et devait, jusqu'au lendemain, se trouver couvert de viandes froides, de poissons, de pâtisseries, de crèmes, de gelées; la tente de bal était ouverte d'un côté et garnie des trois autres de candélabres, de fleurs et de banquettes de velours rouge à franges d'or. Au fond, sur une estrade, était un orchestre composé de six musiciens, qui commencèrent une contredanse dès que le général eut fait son entrée avec la mariée.

    Les enfants, les jeunes, les vieux, tout le monde dansa; le général ouvrit le bal avec Elfy, valsa avec Mme Blidot, dansa, valsa toute la soirée, presque toute la nuit comme un vrai sous-lieutenant; il suait à grosses gouttes, mais la gaieté générale l'avait gagné et il accomplissait les exploits d'un jeune homme. Elfy et Moutier dansèrent à s'exténuer; tout le monde en fit autant, en entrecoupant les danses de visites aux buffets; on eut fort à faire pour satisfaire l'appétit des danseurs.

    Comtesse de Ségur, L'Auberge de l'Ange-Gardien, 1863.

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  • Le jeu des 4

    Imprimer Catégories : Blowing in the wind

    Justine et Gracianne m'ont transmise toutes deux ce questionnaire. Touchée par tant de sollicitude, je me lance moi aussi :

    4 jobs que j'ai eu dans ma vie : (ordre chronologique)

    • Secrétaire à tout faire, c'est-à-dire préposée à la saisie de factures, à l'archivage de tout ce qui ne l'avait pas été durant l'année, standardiste...
    • Chargée de la mise en rayon dans un hyper (qui doit encore devoir écouler les stocs de cirage vert que j'ai malheureusement commandé en très large quantité...)
    • Caissière (une école de la vie)
    • Professeur

    4 films ou séries que je pourrais regarder encore et encore :

    • Les Tontons flingueurstontons1
    • Rabbi Jacob (et tous les De Funès en général)
    • 24 Heures Chrono
    • Les Bronzés font du ski

    Les 4 endroits où j'ai vécu : oh la la, il y en a bien plus que 4 ! ce sont les joies de l'Education nationale... Disons, au gré des mutations :

    • Besançon
    • Veulettes-sur-mer (au coeur du pays de Caux)trait_cote1
    • Oyonnax
    • La région lyonnaise (retour à la case départ)

    4 émissions que j'aime regarder : bof, bof, rien ne me vient immédiatement...

    • Les émissions de cuisine (Chef, la recette ! ou Julie cuisine)
    • En aparté
    • Question Maison
    • Le Grand Journal

    4 endroits où j'ai été en vacances : dur, dur d'en choisir 4... Disons ceux où je suis restée le plus longtemps :

    • La Nouvelle-Calédonieamede4p
    • Les Etats-Unis
    • L'Ecosse
    • Le Québec

    4 aliments ou plats préférés :

    • Les pâtes
    • Les tomates
    • Les framboises
    • La ratatouille

    4 endroits où je préfèrerais être, là maintenant tout de suite :

    • A Londres
    • Sous les palmiers d'une plage de rêve
    • Chez moi (ma maison de dans trois mois !)
    • En Charente, à déguster des huîtres

    4 blogueurs à qui j'envoie ce questionnaire - et qui répondront s'ils le veulent bien :

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  • Les cookies des Totally Spies

    Imprimer Catégories : Desserts

    Qui sont les Totally Spies ? si vous n'avez pas de filles entre 5 et 10 ans, vous avez peu de chance de le savoir...

    Alors j'explique : Sam, Alex et Clover sont trois jeunes lycéennes de Beverly Hills qui semblent ne penser qu'à la mode, à leur coiffure ou aux garçons. En fait, elles sont trois redoutables espionnes qui travaillent pour Jerry et le WHOOP. Le fameux Jerry, sorte de Charlie en plus coincé,  trouve un malin plaisir à les convoquer de manière impromptue, en ouvrant une trappe par-ci par-là qui amène nos trois espionnes de manière plutôt brutale en face de leur chef. Munies de gadgets qui n'auraient pas dépareillé sur James Bond (rouge à lèvres laser, lunettes de soleil à rayon infra-rouge, sac-à-dos jet propulseur, com-poudrier) elles sont chargées de missions plus dangereuses les unes que les autres, à la poursuite des mégalomanes assoiffés de pouvoir, de terroristes qui veulent faire sauter la terre...

    cookies_d_liceLa série passe sur TF1, entre autres, et se décline en DVD et livres de la bibliothèque rose. Mais pourquoi vous parlé-je de ça ? parce qu'un des épisodes s'intitule "Cookies Délices". Je vous livre le résumé de la bouche même de Clover, l'idole de ma fille : "Salut ! Ici Clover, lycéenne exemplaire à Beverly Hills, beauté fatale accro du shopping et des garçons, et surtout agent du WOOPH, une organisation ultra secrète de protection des humains. Une nouvelle mission nous attend, Alex, Sam et moi : les cookies délices sont tellement bons que ceux qui en mangent ne peuvent plus s'en passer. Partout dans le pays, c'est une véritable émeute, les gens se les arrachent ! Avant que la folie des cookies n'envahisse toute la planète, nous devons mener l'enquête pour trouver ce que ces biscuits ont de si spécial... ". (Texte honteusement recopié sur la quatrième de couverture dudit livre...)

    Des cookies tellement bons qu'ils conduiraient à l'addiction ? Serait-ce possible ? Je me suis donc mise à la recherche de tels cookies. Démarche à la fois simple et très compliquée. Car il existe autant de recettes de cookies que de faiseuses de recettes de cookies. Et moi, j'aime bien changer. Alors aujourd'hui, j'ai testé celle-ci, mix de la recette Laura Todd (merci Soufl) et de ma bonne conscience ("quoi, 250 g de beurre ? bon, alors 200...")

     

    Voici donc les :

     

    COOKIES DELICES DES SPIEScookies_totally_spies_005

    Il faut :

    • 200 g de beurre demi-sel (je préfère)

    • 250 g de vergeoise

    • 300 g de farine

    • 1 oeuf

    • un demi-sachet de levure

    • un sachet de sucre vanillé

    • 200 g de pépites de chocolat

    Comme je suis flemmarde et que touiller le beurre avec le sucre m'emballe moyen, je fais fondre le beurre en partie au micro-onde avant d'y ajouter la vergeoise. Ladite vergeoise étant humide, elle forme une pâte avec le beurre tout en fondant harmonieusement. Y intégrer la levure.

    Rajouter l'oeuf et le sucre vanillé. Mélanger avant d'y faire tomber toute la farine puis de finir avec les pépites de chocolat.

    Le truc du jour : j'ai mis la pâte presque deux heures au réfrigérateur. Elle est devenue plus ferme et j'ai pu faire des petits tas de pâtes bien moulés sur mes plaques (recouvertes de film cuisson bien sûr...).

    Faire cuire au four (th 160°) pendant un bon quart d'heure. Les cookies sont cuits quand le bord brunit, le reste doit avoir l'air encore cru.

    Sortir du four et faire refroidir sur une grille, ou une nappe ou tout ce qui peut recueillir des cookies encore chauds le temps qu'ils soient attrapables et mangeables (ça arrive très vite...).

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    Remarque 1 : rien de meilleur que le cookie à peine tiède, avec les pépites de chocolat qui fondent...

    Remarque 2 : bien sûr que vous pouvez faire vos petits tas tout de suite, sans attendre deux heures comme je l'ai fait, c'est juste qu'ils se mettent mieux en forme...

    Remarque 3 : ne pas hésiter à arrêter la cuisson même si on doute ; rien de pire que le cookie trop cuit, qui ressemble alors à un vulgaire sablé !

    Voir aussi Le secret des cookies moelleux

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