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Spagbol (S. WESTERFELD)

Imprimer Catégories : Littérature gourmande

"... c'est une arnaque, Tally. On ne te montre que de beaux visages ta vie durant. Tes parents, tes professeurs, n'importe qui de plus de seize ans. Mais tu ne nais pas en pensant rencontrer ce genre de beauté chez tout le monde ; on te programme pour trouver les autres moches."

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"Tally aura bientôt 16 ans. Comme toutes les filles de son âge, elle s'apprête à subir l'opération chirurgicale de passage pour quitter le monde des Uglies et intégrer la caste des Pretties. Dans ce futur paradis promis par les Autorités, Tally n'aura plus qu'une préoccupation, s'amuser... Mais la veille de son anniversaire, Tally se fait une nouvelle amie qui l'entraîne dans le monde des rebelles. Là-bas, elle découvre que la beauté parfaite et le bonheur absolu cachent plus qu'un secret d'État : une manipulation. Que va-t-elle choisir? Devenir rebelle et rester laide à vie, ou succomber à la perfection ?"

Ah, que voilà un roman qui sait toucher là où il faut ! Science-fiction et pourtant... pas tant que ça... Longtemps j'ai tourner autour sans réelle envie d'y entrer. D'abord à cause de cette stupide phrase : "Dans le monde de l'exrême beauté, les gens normaux sont en danger". Ouh la la, c'était au moins aussi appétissant qu'une fiction de TF1 ! Mais comme quoi il est bon de savoir dépasser les apparences, je me suis engagée dans cette lecture... et ne l'ai pas regretté.

C'est un univers d'anticipation que nous dépeint Scott WESTERFELD. A la fin de l'enfance, les jeunes gens quittent leur parents pour rejoindre Uglybille. Là, ils attendront sagement leur seize ans pour subir l'opération qui en fera des Pretties. Ils seront entièrement remodelés, plus grands, plus beaux, plus minces, et surtout plus... dociles. Car lorsque l'on a tout ce qu'on peut désirer, pourquoi se révolter ? De grands yeux, des lèvres pleines, une peau claire et lisse, et si c'était ça le bonheur ? Oui, mais et si, justement, ce n'était pas ça ? En cherchant à en savoir davantage, Tally va enfreindre les règles et découvrir une autre réalité, celle de la nature, loin du formatage.

Ce roman pose beaucoup de questions : apparence, écologie, pouvoir, peur de vieillir. Son habileté tient à sa manière de "coller" à une réalité adolescente, tout en la métaphorisant : et si c'était normal d'être moche pendant un temps ? où est la norme ? à quoi ressemeblera notre futur, ou plutôt celui de nos petits-enfnats ? jusqu'où peut-on aller au nom du "bien" de l'humanité ?

En même temps que sont posées les questions, les réponses restent ouvertes. Et cela donne juste envie d'aller lire les autres romans !

SPAGBOL

Avant même que son coeur ait cessé de battre la chamade, l'estomac de Tally se mit à gronder.

Elle fouilla dans son sac à dos à la recherche du purificateur d'eau qu'elle avait rempli à la rivière, et en vida le compartiment de purge. Une cuillère de boue brûnatre s'en échappa.

- Beurk, fit Tally en soulevant le couvercle pour regarder à l'intérieur.

L'eau semblait claire et pure, sans odeur particluière.

Tally but avec soulagement, mais en conserva pour son dîner - ou son petit-déjeuner, cela revenait au même. Elle avait l'intention de voyager de nuit et de laisser sa planche se recharger pendant la journée, afin de ne pas perdre de temps.

Plongeant la main dans son sac étanche, elle en sortit un sachet de nourriture choisi au hasard.

- SpagBol, lut-elle sur l'étiquette avant de hausser les épaules.

Hors du sachet, l'aliment avait l'apparence et la texture d'une baguette de coton séché. Elle le lâcha dans le purificateur, où il se mit à bouillir en produisant de petits gargouillis.

Tally regarda vers l'horizon. C'était la première fois qu'elle voyait le soleil se lever en dehors de la ville. Comme la plupart des Uglies, elle se levait rarement assez tôt et, de toute façon, l'horizon était perpétuellement bouché par les immeubles de New Pretty Town. Le spectacle d'un authentique lever de soleil la stupéfia.

Une bande orange et jaune embrasa le ciel, magnifique et inattendue, aussi spectaculaire qu'un feu d'artifice. Elle se modifia à un rythme régulier, tout juste perceptible. Voilà comment se présentait la vie dans la nature, comprit-elle. Dangereuse ou splendide. Ou bien les deux.

Le purificateur émit un ping ! Tally souleva le couvercle et se pencha au-dessus : c'était des pâtes avec une sauce rouge, des petites boules de soja et une délicieuse odeur. Elle consulta de nouveau l'étiquette.

- SpagBol... spaghetti à la bolognaise !

Elle se restaura avec appétit. Le soleil la réchauffait, les vagues grondaient en contrebas ; il y avait des siècles qu'elle n'avait pas mangé aussi bien.

Scott WESTERFELD, Uglies, 2007.

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Commentaires

  • ça me fait penser au livres "Les monades urbaines" de Robert Silverberg, que j'ai lu il y a bien longtemps ... faut que je remette la main dessus, tiens ...

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