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  • Black pudding (F. COLIN)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Je suis en train de devenir une véritable « accro » des romans de Fabrice COLIN ! J'avais déjà dévoré La Malédiction d'Old Haven et Le Maître des dragons (mais pas de repas, donc rien à mettre sous la dent de ce blog - mais patience...), j'ai complètement fondu pour ce premier volume de la série des « Etranges Sœurs Wilcox » :

    Les étranges soeurs Wilcox.jpg

    « Londres 1888. Qui sont ces deux orphelines qui s'aventurent la nuit dans les rues mal famées ? Ignorent-elles qu'on peut y rencontrer Jack l'Eventreur ? Que des créatures plus terrifiantes encore, goules et vampires s'y livrent une lutte sans merci ? Mais Amber et Luna Wilcox ne sont pas des jeunes filles comme les autres. Sous leur frêle apparence se cache un terrible secret. C'est pour cela qu'elles ont été choisies. Par qui ? Impossible d'en dire plus. Sinon que la survie de l'empire britannique repose désormais sur les très étranges soeurs Wilcox... »

    C'est un véritable bonheur de lire ce roman où Fabrice COLIN semble prendre un malin plaisir à replonger dans tout ce que furent ses lectures d'enfance et de jeunesse : Conan Doyle, Bram Stoker, toute la littérature gothico-policière de la fin du XIXème semble s'être donnée rendez-vous dans les pages de ce roman tout à la fois terrible, dramatique et palpitant. Et l'on se surprend à attendre la suite... Très vite.

    De surcroît, l'ensemble n'est pas dénué d'humour, ainsi que le prouve l'extrait qui suit :

    BLACK PUDDING

    Le docteur Watson avait vu les choses en grand : nappe de dentelle et vaisselle en argent. Quatre couverts avaient été dressés. Lui et Sherlock prenaient place aux extrémités de la table ; Amber et Luna se faisaient face au milieu ;

    C'était la première fois qu'elles dînaient dans la salle à manger. Les soirs précédents, la nourriture avait été montée dans leur chambre.

    L'œil soupçonneux, Holmes repoussait du bout de sa fourchette le morceau de black pudding qui venait d'atterrir dans son assiette. Penché au-dessus de la soupière, son acolyte s'apprêtait à servir les jeunes filles.

    - Luna, ton bol.

    La cadette s'exécuta. Une première louche de liquide fut versée.

    - C'est du sang de mouton en provenance directe d'Islington. En veux-tu une deuxième ?

    S'il vous plaît.

    Arriva le tour d'Amber. Renfrognée, l'aînée se contenta d'un demi-bol. Watson voulut lancer une objection mais s'abstint finalement, et se rassit.

    Bon appétit à tout le monde.

    Sherlock Holmes secoua sa serviette avant de se la nouer autour du cou.

    Watson ?

    Oui, Holmes ?

    Pourquoi du black pudding ?

    Le bon docteur reposa son couteau.

    Le black pudding est constitué principalement de sang de porc. Nos demoiselles en auront leur part ensuite.

    La question que je vous posais était : « Pourquoi devons-nous manger du sang nous aussi ? »

    J'ai pensé...

    A une sorte de dîner de solidarité ?

    Watson approuva piteusement.

    Voilà une initiative que je qualifierai d'audacieuse, mon cher. Qu'en pensez-vous, mesdemoiselles ?

    Amber avala une cuillerée en grimaçant puis repoussa son assiette.

    Si présenter du sang sous forme de soupe est censé nous faire oublier que c'est du sang, je dirai que c'est raté. Puis-je avoir du pudding ?

    Elle sursauta. Luna lui avait décoché un coup de pied sous la table.

    L'idée est excellente, rétorqua la cadette en adressant son plus beau sourire au docteur. Un dîner en rouge sombre et noir : exquis.

    Merci, fit Watson, quelque peu rasséréné. Pour notre dessert, j'ai préparé un sorbet.

    Sherlock Holmes cligna des yeux, amusé.

    Au sang ?

    Amber pouffa. Le docteur prit un air offusqué.

    Au cassis.

    Fabrice COLIN, Les Étranges Sœurs Wilcox, 2009.

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  • Le Fantôme de Baker Street (F. BOURLAND)

    Imprimer Catégories : Ma Bibliothèque... verte !

    Que voulez-vous, les voyages m'ont rendue plus lectrice que cuisinière ces derniers temps... Ce sera donc encore d'un livre dont je vais vous parler. Mais il faut d'abord que je vous avoue : je suis une inconditionnelle des la collection 10/18 des Grands Détectives. Je crois que je possède tous les Patricia WENTWORTH, une bonne partie des Anne PERRY (sauf sa série révolutionnaire) plus d'autres encore.

    C'est vous dire que lorsque j'ai commencé à lire du bien des deux premiers livres de Fabrice BOURLAND, j'ai tendu l'oreille...

    Le_fant_me_de_Baker_Street

    Et c'est ainsi que je me suis plongée dans Le Fantôme de Baker Street. Le propos en était tout à fait original :

    "Londres, 1932. Depuis que la municipalité a attribué à la maison du major Hipwood le n° 221 à Baker Street, le salon du premier étage semble hanté. S'agit-il d'un esprit, comme le prétendent certains ? Existe-t-il un lien entre ces manifestations et la série de crimes qui ensanglante Whitechapel et les beaux quartiers du West End ? Motivée par un funeste pressentiment, lady Conan Doyle, la veuve de l'écrivain, sollicite l'aide de deux détectives amateurs, Andrew Singleton et James Trelawney. Lors d'une séance de spiritisme organisée à Baker Street, ces derniers découvrent avec effarement l'identité du fantôme. Et quand ils comprennent que les meurtres à la une des journaux imitent ceux commis par Jack l'Eventreur, Dracula, Mr Hyde et Dorian Gray, nos jeunes enquêteurs sont entraînés dans une aventure qu'ils ne sont pas près d'oublier. Un hymne enflammé à la littérature victorienne et à ses monstres sacrés ! "

    J'ai lu, j'ai vu mais j'avoue que je n'ai pas été complètement convaincue... J'ai apprécié l'hommage à la littérature victorienne bien sûr, j'ai savouré les clins d'oeil aux différents protagonistes qui depuis ont connu une autre forme de postérité à travers le cinéma, qu'il s'agisse de l'homme invisible ou de Frankenstein, néanmoins, j'ai trouvé l'exercice un peu laborieux. C'est bien, oui, mais l'ensemble laisse un peu sur sa faim... Lirai-je le suivant, où il est  question de littérature française cette fois-ci, avec Gérard de Nerval ? Je ne sais...

    En attendant, voici un extrait de la rencontre entre la veuve de CONAN DOYLE et les deux héros de l'histoire :

    Lady Conan Doyle sortit de son sac à main une feuille pliée en quatre. C'est à moi qu'elle la tendit. Décidément, la dame tenait à me faire jouer le premier rôle.

    Je me saisis de la feuille et la dépliai. D'une écriture mal assurée, tremblante, Arthur Conan Doyle avait noté : "Le pensionnaire est dans la boîte, il faut qu'il y reste !"

    - Avez-vous idée de ce que cela signifie ? demandai-je en passant le papier à mon camarade.

    - Au premier abord, ces deux propositions n'ont aucun sens, répondit lady Conan Doyle en reprenant la feuille de la main de James qui venait de recopier le message sur un petit carnet.

    - Et au second ? répliqua ce dernier.

    - Eh bien !... Je ne saurai dire exactement de quelle nature est le rapport entre ces deux éléments, mais je suis convaincue que ce qui s'est passé ces derniers mois au 221, Baker Street n'est pas étranger à ce qu'a voulu dire mon mari au moment de mourir.

    - Ce qui s'est passé au 221, Baker Street ? fis-je, étonné. Mais je croyais que l'adresse n'existait pas !

    - C'est exact, Mr Singleton, le n°221 n'existait pas... En tout cas, pas jusqu'à voici vingt mois ! A l'époque où mon mari a commencé à rédiger la première aventure du cycle Holmes, la rue existait bel et bien, mais elle était plus courte et s'arrêtait au n°85. Sans doute pour ne pas avoir d'ennuis avec un propriétaire irascible, qui n'aurait pas goûté que son adresse figure dans un roman policier, il avait préféré loger son héros à un numéro fictif. Mais, quelques semaines après l'enterrement d'Arthur, en septembre 1930, la municipalité de Londres s'est mise en tête d'allonger la rue en rebaptisant York Place et Upper Baker Street, qui se trouvaient dans son prolongement. C'est ainsi qu'un beau matin le n°221 s'est trouvé dévolu à un petit immeuble en brique situé entre Marylebone Road et Regent's Park.

    Fabrice BOURLAND, Le Fantôme de Baker Street, 2008.

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