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fascination

  • Le roman que j'aurais adoré lire à quinze ans (S. MEYER)

    Imprimer Catégories : Littérature gourmande

    Entendons-nous bien : je suis capable d'être une incurable niaiseuse. De celle qui se repassent en boucle le final de Pretty Woman ou de Coup de foudre à Notting Hill, celui de Officier et gentleman (mais rappelez-vous, Richard GERE fraîchement diplômé qui vient chercher Debra WINGER dans son usine, laquelle jette sa casquette (Debra WINGER, hein, pas l'usine) avant de partir portée par les bras musclés de Richie dans le soleil couchant tandis que braillent Joe COCKER et Jennifer WARNES Up where we belong...

    Hors d'atteinte est un de mes films culte, pour ces deux scènes fabuleuses que sont celle du coffre et celle du bar. C'est dire si je peux être niaiseuse, donc. Mais là, franchement, ça n'a pas marché :

    Fascination

    "Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman... fascinant."

    Mais je sais parfaitement pourquoi ça n'a pas marché : parce que j'ai vingt ans de trop (à la louche). Stephanie MEYER a produit très exactement le livre que j'aurais adoré lire à quinze ans. Tout y est : les personnages stéréotypés, le romantisme échevelé, le côté toi et moi contre le monde entier... Lorsque j'avais dix-huit ans, un de mes films  culte était Génération perdue, de Joel SCHUMACHER (The Lost Boys en VO). Ceux qui l'ont vu comprendront, ceux qui l'ont aimé se reconnaîtront. Disons que je ne veux pas trop en parler ici, afin de ne pas dévoiler la trame du roman de Stephanie MEYER mais je ne suis pas loin de penser qu'elle a dû voir et apprécier le film elle aussi...

    Donc rien de très négatif cependant, l'extrait suivant vous en donnera la preuve. Je mets le livre de côté pour ma fille, je suis sûre qu'elle saura l'apprécier d'ici quelques années. En attendant, je garde quand même une dent contre le traducteur, qui a à mon avis bâclé le travail : les personnages ne rient pas, ils "s'esclaffent" toutes les trois pages, par exemple. Enfin, vous allez juger par vous même...

    - Franchement, je n'ai pas faim, insistai-je.

    Je scrutai ses traits impénétrables.

    - Fais-moi plaisir.

    Il s'approcha du restaurant et m'en tint la porte ouverte avec obstination, me signifiant que la discussion s'arrêtait là. Poussant un soupir résigné, j'entrai. La salle était loin d'être pleine - la saison n'avait pas encore commencé à Port Angeles. La propriétaire accueillit Edward avec des yeux gloutons (quoi de plus légitime ?) et le salua plus chaleureusement que nécessaire. La vigueur de mon agacement me surprit quelque peu. La femme, plus grande que moi de quelques centimètres, était une fausse blonde.

    - Nous sommes deux, lança Edward d'une voix séduisante. [...]

    Elle nous conduisit à une table pour quatre, là où la majorité des convives se tenaient. J'allais m'asseoir lorsqu'Edward secoua la tête.

    - Vous n'avez rien de plus intime ? demanda-t-il. [...]

    Elle nous emmena de l'autre côté d'un paravent, dans un endroit de la pièce divisé en alcôves, toutes vides.

    - Ça vous va ?

    - Parfait, la rassura Edward en lui décrochant son sourire éclatant.

    Un instant aveuglée, elle battit des paupières. [...]

    A ce moment, la serveuse arriva, l'air avide. Visiblement, la propriétaire avait craché le morceau dans la coulisse. La fille ne parut pas déçue. Plaquant une courte mèche brune derrière son oreille, elle sourit avec une inutile amabilité.

    - Bonjour. Je m'appelle Amber, et c'est moi qui m'occuperai de vous ce soir. Que désirez-vous boire ?

    Il ne m'échappa pas qu'elle ne s'adressait qu'à lui. Il m'interrogea du regard.

    - Un coca.

    - Mettez en deux.

    - Je reviens tout de suite, promit-elle avec un nouveau sourire, tout aussi inutile. [...]

    ... la serveuse apporta nos boissons et un paquet de gressins. Pas une fois elle ne se tourna vers moi pendant qu'elle les installait sur la table.

    - Vous avez choisi ? demanda-t-elle à Edward.

    - Bella ?

    Réticente, la fille daigna enfin s'apercevoir de ma présence.

    - Euh... les raviolis aux champignons, dis-je en choisissant le premier plat qui se présentait.

    - Et monsieur ?

    - Rien pour moi, merci.

    Évidemment.

    - Si vous changez d'avis, n'hésitez pas à m'appeler.

    Comme Edward s'entêtait à ne pas la regarder, la serveuse s'éloigna, frustrée.

    - Bois ! m'ordonna-t-il.

    Docilement, je sirotai ma boisson avant de l'avaler plus goulûment ; ce n'est que lorsque je l'eus terminée et qu'il poussa son verre dans ma direction que je me rendis compte à quel point j'avais soif.

    - Merci, murmurai-je.

    La morsure du soda glacé envahit ma poitrine et je frissonnai.

    Stephanie MEYER, Fascination, 2005

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