Ô rage, ô désespoir, ô...
Hier soir, rentrant chez moi après une - très - longue journée (stage oblige), j'ai trouvé un magazine dans ma boîte aux lettres. "Tiens, me dis-je, un nouveau truc à lire, quelle bonne idée !" C'était avant que je n'ôte la pellicule plastique... une gentille lettre de je ne sais quel organisme financier auquel, vraiment, par le plus grand des hasards j'aurais pu faire affaire une fois il y a des siècles -vous me connaissez, je ne dépense plus un sou ! - m'informait qu'il avait le plaisir de me faire un nouveau mensuel qui ne manquerait certainement pas de me plaire, car il semblait fait pour moi.
En couverture, Jane BIRKIN. Jusqu'ici tout allait bien. Puis le titre, en grosses lettres rouge et jaune : Vivre Plus. Déjà là, j'avoue, j'ai commencé à tiquer. Ça vous avait un côté Notre Temps qui ne me semblait pas tout à fait le mien encore, le genre "le magazine de la retraite heureuse" si vous voyez le genre... Et puis le choc : en petits caractères majuscules cependant, en blanc sur le fond vert (l'espoir) : "La vie s'invente après quarante ans !"
Quoi ??? Qui avait l'outrecuidance de me proposer un magazine pour l'après-quarante ans ? Qui est-ce qui, dans son cerveau, malade certainement, avait pu imaginer - et je dis seulement imaginer - que j'aie plus de quarante ans ???
Le premier choc passé, je me suis attardée sur la couverture : "COUPLE, si différents, si bien ensemble !" Ouais, ouais... "Jane Birkin : "le secret de ma forme, c'est l'enthousiasme", ça, ça marche aussi sur ma fille, qui a sept ans et demi ! "Vous vous remariez : choisissez bien votre contrat", non, le premier fonctionne encore pas mal.
Curieuse par nature, j'ai cependant décidé de poursuivre plus avant mon exploration : "Hormones capricieuses ! les hommes aussi" m'a bien fait glousser. "Sexualité : quand la pudeur revient" m'a fait peur... "Cuisine : vive les verrines" m'a bien évidemment attirée...
Vous l'aurez compris, le premier choc, que dis-je, le premier tremblement de terre passé, je l'ai feuilleté, ce magazine. Tiens, j'en attendrais presque avec impatience celui du mois prochain, le test "Savez-vous déconnecter ?"
la réponse est bien évidemment oui, puisque j'ai réussi à faire abstraction du fait que, si je me rapproche - un jour - des quarante ans, je ne les ai pas et que pourtant, je lis un magazine pour eux ! Mais il manque cependant l'indispensable du magazine digne de ce nom : l'horoscope ! est-ce à dire qu'après quarante on n'a plus d'avenir ???