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Méchoui à Hastings (A. GOETZ)

Imprimer Catégories : Littérature gourmande

C'est un petit bouquin pétillant comme une bulle de champagne. Léger, drôle, superficiel, érudit pourtant, très vite lu - et sans doute très vite oublié... - mais avec lequel on passe un très bon moment.

Intrigue à l'anglaise.jpg

 

"Trois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant. Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s'ennuie au musée de Bayeux, jusqu'au jour où la directrice du musée, dont elle est l'adjointe, est victime d'une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l'histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l'Alma..."

Tout est dit et on se laisse embarquer avec bonheur sur les traces de cette jolie Pénélope, qui a dû laisser à Paris son amoureux dandy, Wandrille, afin de prendre son premier poste EN PROVINCE - drame absolu pour cette "native de Villefranche-de-Rouergue [...] devenue une vraie caricature de petite parisienne imbuvable". Heureusement, la pauvrette va découvrir que la Normandie a du bon et que la vie pétille à Bayeux et environ...

On y retrouve l'esprit de Maurice LEBLANC, ce goût pour les intrigues historico-politico-policières, pour les personnages à la fois superficiels et profonds, perspicaces tout en restant légers, et j'avoue que cette Pénélope, flanquée de son Wandrille, m'a tout à fait charmée. J'attends la suite de ses aventures, car à lire la fin du roman, j'imagine qu'Adrien GOETZ a bien l'intention de lui en donner.

L'extrait qui suit vous donne une assez bonne vision de l'ensemble du roman : tous les ingrédients que j'ai mentionnés y sont. Il y a l'érudition, dans le commentaire de la fameuse tapisserie de Bayeux, l'humour, dans les interventions de Wandrille, et le mystère... Voici donc :

BARBECUE A HASTINGS

" L'histoire est un mensonge raconté par les vainqueurs. La seule vraie preuve du parjure d''Harold, c'est finalement cette toile brodée pour servir la gloire de Guillaume le Bâtard. D'ailleurs il n'est jamais qualifié de traître ni de félon dans les inscriptions latines qui figurent au-dessus de chaque scène.

- Troisième acte ?

- C'est la justice. La punition du crime et du vice.

- Spectacle rare, on comprend qu'on en ait fait toute une banderole.

- Ici Guillaume tient conseil, et tu noteras le rôle capital que joue son demi-frère Odon, évêque de Bayeux, né du mariage de la belle Arlette de Falaise, mère de Guillaume, avec Herluin de Conteville. C'est lui, bien reconnaissable à sa tonsure. Odon semble mener le troisième acte, et c'est peut-être lui qui a écrit le scénario de la Tapisserie. Guillaume fait construire une flotte, scène assez amusante, qui comble tous les historiens de la vie quotidienne."

Pénélope et Wandrille sont plongés dans la contemplation de la scène du festin.

"Sublime ! La première représentation au monde d'un méchoui avec brochettes ! Tu ne crois pas que la Tapisserie aurait été inventée après les premiers contacts diplomatiques avec le Maroc, une petite fantaisie de style colonial du XIX° ? Et cette marmite qui cuit, si ça se trouve c'était du couscous. Regarde celui qui sort ses petits pâtés du four et les dispose sur un plat avec une sorte de pince, c'est inimaginable. Il y a même un couteau sur la table. Je ne savais pas que la Tapisserie de Bayeux donnait des recettes de cuisine.

- Ce n'est pas si absurde de l'avoir transformé en torchons dans la boutique de souvenirs dela cathédrale. Il  nous reste à voir les scènes les plus connues, la charge des cavaliers, en cinémascope, contre les troupes d'Hastings. La Tapisserie s'anime.

- Ca se termine en queue de poisson. Harold reçoit une flèche dans l'oeil, on ramasse les morts, on les déshabille... Et puis plus rien... Une déchirure dans la toile.

Adrien GOETZ, Intrigue à l'anglaise, 2007.

Et comme j'imagine que tout le monde n'a pas en tête cette fameuse Tapisserie (les cours de cinquième sont loin...), j'ai déniché une petite pépite : la mise en animation de ladite tapisserie.

 

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Commentaires

  • Ah oui, une suite ? Ce serait une bonne idée, effectivement. J'avais adoré Wandrille, tout à fait mon genre ! :)

  • Moi aussi, il me plaît beaucoup, avec son prénom d'abbaye normande (et son appartement dans le Marais !).

  • oh ça me tente furieusement!

  • Alors ne résiste surtout pas, Aneth !

  • Etonnante cette animation, elle etait chouette la BD de l'epoque.

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