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Samedi soir à Holyoke (S. KING)

Imprimer Catégories : Littérature gourmande

Disons-le tout net : l'extrait qui va suivre est surtout un prétexte ! Certes il parle de nourriture, mais c'est bien la seule chose qui le rattache à cette rubrique ! Prétexte, disais-je, à vous parler d'un livre que je viens de finir et qui m'a transportée. Emue, bouleversée, secouée. Coeurs perdus en Atlantide, de Stephen KING.

Pendant longtemps, j'ai cantonné Stephen KING à la case "auteur de bouquins qui font peur", sous-entendre pas intéressant et sans valeur littéraire. Pire encore, j'ajoutais la sous-case "livre pour mecs", et c'était définitivement barré pour moi ! Et puis j'ai vu Stand by me, le film de Rob REINER avec l'inoubliable River PHOENIX (voir photo). Et j'ai appris r_phoenixque Stand by me était l'adaptation d'une nouvelle de KING intitulé "The Body", figurant l'automne dans le recueil Différentes Saisons. Tiens, me suis-je dit, il n'y aurait pas que du gore chez monsieur KING ? Et puis j'ai dévoré La Ligne verte, paru en feuilleton chez Librio. Et là encore, j'ai aimé.

Certes il y a toujours une part de fantastique, voire de science-fiction dans ses histoires, mais surtout, Stephen KING est un formidable conteur ! Il sait règler mieux que personne une histoire qui va partir en tous sens, se ramifier à qui mieux mieux pour finalement boucler un récit palpitant qui vous laisse le coeur au bord des lèvres et à bout de souffle.

Je crois qu'il y a peu d'écrivains qui, comme lui, sont fascinés par le passage de l'enfance à l'adolescence et le raconte si bien. Comme il le fait dire à un de ses personnages dans Coeurs perdus..., c'est la "seule excuse de la littérature, à savoir l'exploration des questions de l'innocence et de l'expérience, du bien et du mal".

Coeurs perdu en Atlantide est un roman étourdissant. 668 pages divisées en cinq nouvelles traversant les époques, depuis 1960 jusque 1999. Des personnages qui se retrouvent d'un texte à l'autre, une omniprésence de l'Amérique des années 60, celle d'avant l'assassinat de Kennedy qui marqua la fin de l'insouciance, la fin de l'innocence, une bande-son (car on peut parler de bande-son, même pour un roman !) redoutable, un pessimisme, une noirceur, en un mot une vérité, tout est là, dans le livre ! Dois-je ajouter que je vous le conseille ? En attendant, voici :

SAMEDI SOIR A HOLYOKE

Les étudiants commencèrent à arriver à partir de cinq heures ; à cinq heures et quart, l'équipe de la plonge était en pleine activité et garda ce même rythme pendant une heure. Beaucoup de pensionnaires partaient dans leur famille pour le week end, mais ceux qui restaient mangeaient tous à Holyoke le samedi soir, car on y servait des saucisses aux haricots et du pain au maïs. Le dessert était du Jell-O. Au Palais des Plaines, le dessert était presque toujours de la gelée. Si le cuistot était d"humeur folâtre, on pouvait même avoir droit à du Jell-O avec de petits morceaux de fruits en suspension dedans.

Stephen KING, Coeurs perdus en Atlantide, 1999.

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Commentaires

  • Mon auteur fétiche (une soixantaine de bouquins à lui dans ma biblio), c'est un conteur extraordinaire et effectivement, avec l'âge il est de moins en moins versé dans l'horreur.Le lire me transporte, j'ai été déçu une seule fois, avec Jessie mais en le relisant cette année j'ai adoré...Essaye "la tour sombre", 7 volumes mais une telle intensité, que waouhhhh !

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