En ces premiers jours de l'an neuf, j'ai décidé de rendre hommage à une des premières personnes qui m'ait vraiment donné envie d'oser "cuisiner".
La cuisine, j'ai toujours aimé ça. Ajoutons à ma charge que je suis issue d'une famille où la coutume est tenace : j'ai toujours vu mes parents, mes grands-parents, des oncles cuisiner... Se régaler en famille est une tradition familiale ! Petite, j'ai passé des matinées, des après-midis entières avec ma "nounou" dans la cuisine, à faire des gâteaux, des flans, des mousses...
Pourtant, lorsque je me suis retrouvée seule dans mon petit studio, je me suis sentie un peu dépourvue. Faire des gâteaux, oui, cuire un beefsteack ou des pâtes, là encore, oui... Mais je tournais en rond... Je me suis mise à acheter des magazines de cuisine, avec les thèmes : "Cuisiner pour les amis", "Les tartes salées et sucrées", etc... Je faisais une , deux recettes, souvent les mêmes, et puis j'abandonnais le magazine. Je me suis même amusée il y a quelques mois de cela à faire un tri et ne garder QUE les recettes qui m'intéressaient : eh bien, de la pile de un mètre il n'est resté qu'une vingtaine de feuilles !
Et puis, Julie est arrivée. Je me souviens de l'avoir découverte en lisant ELLE. On y parlait d'une jeune gastronome qui proposait une cuisine sans complexe. J'ai aussitôt acheté LA CUISINE DE JULIE - 220 RECETTES POUR MON JULES ET MES COPINES. Je me rappelle, c'était en 1999.
Un vrai bonheur que ce livre ! Une révélation ! Enfin un livre qui ne soit pas un manuel, un truc paralysant rien qu'à lire l'énoncé des ingrédients ! D'abord c'était un bouquin tout rigolo dans sa présentation : un gros livre épais mais à la couverture souple, colorée, avec des rabats pour marquer les pages, et qui tenait ouvert pour ne pas avoir à se livrer à des numéros d'équilibristes pour suivre la recette.
Et les recettes ! Que du bonheur ! Depuis les pruneaux au lard fumé pour l'apéritif jusqu'à la galette des rois à la frangipane, en passant par la tarte fine aux tomates et basilic, les calmars à la provençale, les boulettes de boeuf aux aubergines ou le canard aux deux olives, que de régals ! Et j'oublie l'incontournable : la terrine de foies de volaille !
Ce livre m'a ouvert la tête et les casseroles ! Il m'a décomplexée ! Il m'a donné envie d'essayer plein d'autres choses. Aujourd'hui dans mes placards se côtoient les épices orientales et les coquillettes, la sauce Kikkoman et la semoule... Ses recettes, faciles pour la plupart, modulables pour un certain nombre, n'hésitant pas à suggérer le remplacement d'un produit par un autre, m'ont rendue plus libre face aux ingrédients. Si je reste sur une base plutôt classique, j'ose des essais que je n'aurais jamais tenté, en un mot, j'ai dépassé la peur de l'échec !
On peut être gourmet, désireux de bien faire, et ne pas y parvenir parce que les barrières sont un peu hautes et qu'on est un peu seuls au fond de sa cuisine. Il est bon que des livres comme ça existent. Bien sûr, aujourd'hui, on peut être agacé par le "business" qui s'est développé et toutes les déclinaisons du "produit Julie Andrieu", mais néanmoins, personnellement, je lui suis reconnaissante d'avoir, un jour, décidé de faire partager elle aussi ses expériences !