Carnets de voyage au Mali : Segou (1) (01/03/2008)
Nous nous levons à sept heures du matin pour prendre le vol d'Air Afrique. A Bamako, je salue en bambara et nous passons la douane en cinq minutes. Je négocie un taxi jusqu'à Segou et à deux heures et demie nous sommes déjà en route. Surpris par mon efficacité, je fais des plans pour la nuit... A 80 kilomètres de Bamako, la voiture s'arrête. Après des heures de galère, nous prenons un taxi-brousse jusqu'à Fana, et à Fana un autre avec dix-sept personnes derrière et cinq devant jusqu'à Segou. Nous arrivons à dix heures du soir."
Miquel BARCELO, Carnets d'Afrique, 2003.
On nous l'a dit : "Jamais personne n'arrive à Ségou du premier coup." Nous n'avons pas failli à la règle...
Sitôt dépassé Fana, notre voiture se mit à fumer noir, résultat : un joint de culasse et une auto immobilisée. Nous ne dûmes notre salut qu'au bus qui passait et partait vers Ségou : certains montèrent, d'autres se répartirent dans la voiture restante, et c'était parti.
Nous sommes arrivés à Ségou pour le coucher du soleil.
Première impression : le Niger, immense, démesuré, s'étendant à perte de vue...
La beauté, la majesté du paysage, sa sérénité aussi nous donnèrent envie de le découvrir à l'aube et c'est ainsi que le lendemain matin, nous étions sur ses rives.
Moment magique que celui où tout s'éveille. Dans la pénombre, on distinguait les gens rassemblés autour de leur brasero. Puis les silhouettes qui commençaient à aller et venir vers le fleuve qui pour se laver qui pour rincer la vaisselle...
Les pirogues recommencèrent à circuler...
Et le soleil pointa son nez :
Enfin le fleuve dit noir devint bleu sous la lumière du levant :
Aube
J'ai embrassé l'aube d'été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
[...]
Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. À la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
[...]
Au réveil il était midi.
Arthur RIMBAUD, Illuminations, 1873-1875.
Autres cartes postales : Bamako -Siby - Journée à Ségou
Commentaires
Décidemment tes photos et descriptions me donnent envie de vacances de suite et de partir au Mali...très bon séjour!!
Écrit par : anne | 01/03/2008
Ton billet me rappelle mes nombreuses voyages en Afrique ...
Écrit par : Fabienne | 01/03/2008
Belle lumiere, et musique dans la tete, le nom de Fleuve Niger me fait rever.
Écrit par : gracianne | 03/03/2008
Je découvre avec plaisir ton carnet de voyage (et lenteur, ça me rappelle trop de bonnes choses!), tes photos sont très chouettes! Bravo!
Écrit par : Gawou | 04/03/2008
makan est fier
Écrit par : makan | 18/11/2008