Le problème des amis comestibles (F. SEYVOS - A. VAUGELADE) (27/10/2006)

Je l'avoue, j'ai un faible pour la littérature de jeunesse. Je ne dirais pas que j'ai eu des enfants pour pouvoir leur acheter des livres, mais disons que cela a pesé dans la balance...

Je succombe particulièrement aux albums. Leur problème : ils sont souvent plus chers que de simples livres ; leur avantage : on peut les feuilleter à loisir sans jamais se lasser. Des illustrations magnifiques, des univers plein de poésie et d'humour, une histoire au service de l'image sans toutefois perdre de sa crédibilité prise seule, c'est un vrai bonheur.

Pour rester dans la "Littérature gourmande", titre de cette rubrique, je vous propose de vous faire découvrir une petite merveille (parmi tant d'autres dans cet inépuisable coffre au trésor), une histoire écrite par Florence Seyvos et illustrée par Anaïs Vaugelade, L'Ami du petit tyrannosaure. Voici donc :

LE PROBLEME DES AMIS COMESTIBLES

Il était une fois un petit tyrannosaure qui n'avait pas d'amis parce qu'il les avait tous mangés.

L_ami_du_petit_tyrranosaurePourtant, chaque fois, il avait essayé de se retenir très fort. Ca se passait toujours de la même façon. Le petit tyrannosaure rencontrait quelqu'un qu'il trouvait sympathique et s'asseyait à côté de lui pour engager la conversation.

Au bout de quelques instants, il sentait une petite faim lui chatouiller l'estomac. Alors il regardait discrètement à droite et à gauche pour voir s'il n'y avait pas une ou deux fourmis à grignoter.

Très vite, il se mettait à avoir très faim. Mais comme il trouvait son nouvel ami vraiment très sympathique, il lui proposait d'aller jouer chez lui ou à la plage.

Et c'est là que la catastrophe se produisait. Le petit tyrannosaure se jetait sur son nouvel ami et n'en faisait qu'une bouchée.

"Pardon ! Pardon !" disait ensuite le petit tyrannosaure. Mais bien sûr, c'était trop tard.

Ce matin-là, le petit tyrannosaure venait juste d'avaler son dernier nouvel ami.

Il était seul, à présent, totalement seul dans la grande forêt.

Il comprit qu'il n'aurait sans doute plus jamais d'ami.

Alors il fut pris d'une immense tristesse et se mit à pleurer.

Il comprit que, bientôt, il allait avoir très faim, et se mit à pleurer plus fort.

Quelqu'un s'approcha.

Ce quelqu'un s'appelait Mollo et venait d'une autre forêt.

F. SEYVOS - A. VAUGELADE, L'Ami du petit tyrannosaure, 2004.

| Tags : gourmandise, littérature, nourriture | |  Facebook | |  Imprimer | | | Pin it!