L'affaire de la bûche ratée de Cyril LIGNAC (enfin, de son magazine...) (30/12/2007)

J'ai hésité quant à l'emplacement où classer ce billet : la logique aurait voulu qu'il soit placé en catégorie "Desserts", le problème, c'est que ledit dessert s'est révélé tellement immangeable qu'il méritait plutôt de figurer en bonne place dans les trucs qui me font râler. D'où mon choix...

Commençons par le début : l'achat du numéro 5 de Cuisine by Lignac. Une couverture festive, un Cyril LIGNAC tout sourire, tout partait bien. Et puis la rubrique relooking. Le principe ? prendre une recette de base, classique de chez classique, et la moderniser. C'est ainsi qu'ils ont relooké la salade de fruits, le melon au jambon ou encore la tarte (la moins convaincante des réalisations à mon avis). Cette fois-ci, l'équipe se proposait de relooker la bûche et d'en proposer une version arty. Finie le pseudo bout de bois, place à la bûche cubiste, "avec ses lignes carrées et ses cubes"...

Et c'est ainsi que je me suis entendue dire à ma mère : "Pour la bûche, pas de souci, je m'en occupe"... Fatale erreur.

D'abord, c'est la liste des ingrédients, qui a de quoi vous donner une attaque : 19 oeufs, 570 g de sucre, 250 g de beurre !

Puis la réalisation de la chose. Imaginez une génoise qui serait réalisée de la manière suivante : "Casser les oeufs et les mélanger avec le sucre, faire chauffer la préparation  au bain-marie tout en fouettant activement". Quand la pâte forme un ruban, retirez-la du feu et fouettez au batteur électrique jusqu'à ce qu'elle double de volume." Premier souci : vous pourrez fouetter autant que vous voulez un mélange d'oeufs et de sucre que vous faites chauffer, vous n'obtiendrez jamais de ruban ! Tout au plus un vague filet un peu gluant. Deuxième souci : la taille du moule rectangulaire n'est pas précisée ; donc vous versez votre préparation dans un moule rectangulaire plat et vous obtenez... une pâte d'environ un bon centimètre et demi une fois cuite, c'est-à-dire que pour faire neuf morceaux parfaitement carrés, il faudra vous lever tôt !

Pleine d'allant et toujours propre à m'adapter, je décidai alors non plus de faire des cubes, mais d'empiler les deux génoises en quatre morceaux, soigneusement calibrés par mon époux.

Étape suivante, la préparation de la soi-disant crème au beurre. Et là, encore, je cite : "Mélanger l'eau et le sucre dans une casserole et porter à ébullition. Trempez une fourchette dans le sucre et si en la retirant il commence à y avoir des fils, retirer la casserole du feu. Laisser le sirop refroidir puis versez-le sur les jaunes d'oeufs. Là encore, essayez seulement de laisser refroidir un sirop de sucre qui a commencé à filer et vous obtiendrez quoi ? un début de caramel dur au fond de la casserole !

Je jetai donc le magma et recommençai, m'arrêtant avant le filage pour obtenir quelque chose qui reste suffisamment liquide. "Battez au batteur électrique. Quand le mélange a blanchi, incorporez petit à petit le beurre." (les 250 g, rappelez-vous...). Je vous passe le fait que le sirop de sucre battu avec des jaunes d'oeufs n'a jamais vraiment blanchi et j'en arrive à la finalisation de la recette : le montage.

La fameuse "crème au beurre" avait passé une nuit au réfrigérateur. Pourtant, lorsqu'il fallut s'en servir pour monter la bûche, elle se révéla, sous la fine mousse de cinq millimètres vaguement durcie, complètement liquide ! D'où le dégoulis dans le plat. Du coup, j'ai quand même essayé de finir avec la ganache au chocolat, pour tromper l'ennemi. Ça a marché... jusqu'à ce qu'ils goûtent...

Buche

Remarques :

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